La Ronde infinie des obstinés lance donc un appel aux candidats aux élections européennes.
devant le Panthéon !
Nous sommes obstinés et notre vigilance, infinie.
Nous sommes obstinés et notre vigilance, infinie.
Arts:
- Bloqué
- Prochaine AG: Mardi 2Juin 12h
- Ag des EC: 10h
Campus:
- Débloqué puis rebloqué Mardi 26 Mai
- Prochaine AG: jeudi 12h
Mercredi 27 Mai:
15h: rdv place Gambetta pour manif de droite
Pensez à vous habiller bon chic bon genre (costumes et tailleurs)
Jeudi 28 Mai:
15h30: Operation saddam place Gambetta
Vendredi 29 Mai:
Journée continue rencontre avec Amiens nord (infos à venir)
Communiqué des enseignants de l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Contrairement à ce que voudraient faire croire le gouvernement et les médias, la tenue des examens à Paris 3 ne signifie nullement pour nous l'arrêt du mouvement d'opposition à la casse de l'université.
C'est l'assemblée générale des étudiants et des personnels qui a pris, à une très large majorité, une décision qui nous permet, face aux manœuvres du gouvernement, de rester unis et d'organiser, en toute indépendance, des évaluations de fin de semestre équitables.
Nous restons, plus que jamais, mobilisés pour la défense des intérêts des étudiants, parce que l'université n'est pas une entreprise et que le savoir n'est pas une marchandise.
Paris 3, le 20 mai 2009
Déclaration des enseignants de Paris 3
Nous, enseignants de l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, sommes en lutte depuis le 26 janvier pour dire notre refus des contre-réformes extrêmement dangereuses que le gouvernement tente de nous imposer. Nos étudiants, depuis le début, se battent à nos côtés pour les mêmes objectifs et contre les mêmes adversaires.
Sous des formes diverses, nous avons suspendu nos enseignements habituels et il est évident aujourd'hui que nous ne pourrons pas, comme s'il ne s'était rien passé, organiser les examens de fin de semestre et évaluer nos étudiants sur des connaissances que nous n'avons pas transmises ou que nous n'avons transmises qu'à certains d'entre eux. Il nous apparaît cependant injuste que les étudiants soient pénalisés par le mouvement social en cours, qu'ils s'y soient associés ou qu'ils l'aient subi.
Le Conseil d'administration, par ses déclarations publiques, a garanti la valeur des diplômes que nous délivrerons cette année. Il nous appartient à présent, en tant qu'enseignants engagés dans un mouvement de lutte, d'offrir à nos étudiants un certain nombre de garanties d'équité pour que l'évaluation de fin de semestre puisse se dérouler dans la sérénité et la confiance mutuelle. Nous nous engageons solennellement devant eux :
Cette évaluation de fin de semestre est pour nous une étape de la lutte que nous continuons à mener contre les réformes en cours.
Déclaration signée par 72 enseignants à la date du 22 mai 2009.
La dernière assemblée générale de doctorants en shs a décidé de porter ses revendications à la directrice de l'école doctorale SHS de l'UPJV, Mme Sandra Laugier.
Pour ce faire, une lettre contenant les 6 revendications principales a été écrite. Nous vous demandons de signer cette lettre et nous la renvoyer afin que l'école doctorale prenne conscience que nous sommes nombreux à partager le même avis sur sa gestion des doctorants.
En espérant que vous répondrez nombreux et que vous contribuerez par vos signatures à permettre le dialogue et le débat avec notre école doctorale.
contact: juliette.soissons@laposte.net
Une dernière AG avant les vacances serait la bienvenue, la date va venir.
Lettre à Sandra Laugier pour demander un RDV
Objet: demande de rencontre
Madame,
Dans le cadre de l'actuel mouvement de contestation et de réflexion qui anime les universités, trois assemblées générales nous ont réunis, doctorants et étudiants en master de l’UPJV. Il est ressorti des diverses interventions que le contrat doctoral unique, sur la mise en œuvre duquel nous souhaitons pouvoir exercer notre vigilance, n’est nullement notre seul sujet de préoccupation. En effet, nos échanges ont souligné plusieurs problèmes en partie propres à l’école doctorale en sciences humaines et sociales de l’UPJV, qui nous semblent devoir être discutés. C’est pourquoi nous sollicitons aujourd’hui une rencontre entre doctorants mobilisés et direction de l’ED SHS autour des points saillants dont la synthèse ci-dessous vous permettra de prendre connaissance.
1. Représentation des doctorants
C’est cette première carence qui justifie en partie notre démarche: en l’absence d’élections valides au sein de l’ED et d’informations sur les décisions des conseils, nous nous trouvons étrangers à son fonctionnement, alors même que nous constituons sa raison d’être. Il est donc urgent qu’un scrutin se tienne pour la désignation des représentants des doctorants au conseil de l’ED. Afin que ces élections soient dignes de ce nom, il nous apparaît nécessaire qu’une véritable publicité soit faite de ces élections (par voie postale ou électronique) et que le vote par correspondance soit permis afin d’assurer une participation importante des doctorants (qui ne peuvent pas toujours venir sur place). Il serait également légitime que des comptes rendus des conseils de l’ED et de ses décisions soient systématiquement rédigés et diffusés à l’ensemble des doctorants; le courriel constituant un moyen simple et peu onéreux.
2. Obligations de formation
Nous appelons de nos vœux de nombreux assouplissements sur ce point:
- un retour aux 60 heures de modules à suivre sur la durée de la thèse
- un allégement à 30 heures de modules pour les doctorants CIFRE et les doctorants salariés en parallèle de la réalisation de leur thèse, en raison des contraintes supplémentaires qui pèsent sur eux
- un assouplissement des modalités de comptabilisation des heures de modules. En principe, si un module n’est pas suivi dans sa totalité, aucune heure n’est comptabilisée ; or, les doctorants sont souvent contraints par leur terrain de recherche, leurs activités d’enseignement, etc. Chaque heure de module suivie doit être validée
- le retrait du caractère prétendument obligatoire des «Doctoriales» pour les allocataires ministériels et régionaux
- la possibilité de valider au titre des modules des séminaires de Master 2 qui correspondraient à nos besoins de formation
- la possibilité de valider au titre des modules la participation à des séminaires, journées d’études, colloques, etc., extérieurs à la liste préétablie des modules et extérieurs à l’UPJV
- de façon similaire, la possibilité de valider l’organisation de JE, séminaires, colloques au titre des modules.
Il est important que ces possibilités et leurs modalités soient explicitement notifiées aux doctorants au moment de l’envoi de la liste des modules pour inscription.
3. Durée des thèses
La norme des trois ans s’avère hypocrite et intenable dans la plupart des cas, sinon la totalité, en particulier en SHS. Sans être partisans des thèses qui s’éternisent, nous considérons comme tout à fait injuste et inadapté d’interdire la réinscription en thèse au-delà de six ans. C’est pourquoi nous souhaitons que l’ED revienne sur cette disposition et, pour le moins, qu’elle ne l’applique en aucun cas de manière rétroactive. Il nous semble que sur cette question comme sur d’autres, il n’est pas possible de faire abstraction des disparités de situation des doctorants. Nous pensons que si des progrès doivent être effectués sur la durée des thèses, cela doit passer par une meilleure définition des sujets de recherche et par un meilleur encadrement des doctorants, non par une pression abusive exercée sur ces derniers et une interdiction de réinscription pouvant conduire à des situations inextricables. Il nous semble également important de maintenir la possibilité de s’inscrire en thèse pour les doctorants non financés, particulièrement nombreux, malheureusement, en SHS.
4. Conditions financières
Il nous semblerait juste que ces doctorants non financés bénéficient d’une exonération des frais d’inscription qui profite pour l’instant, de façon peu cohérente, à vrai dire, aux seuls allocataires. Quant aux doctorants vacataires, il est indispensable qu’ils soient mensualisés ou bi-mensualisés pour la rémunération des enseignements.
5. Attribution des allocations de recherche
Afin de rendre cette procédure moins opaque, nous souhaitons:
- que les doctorants puissent assister non seulement aux auditions mais aussi aux délibérations et voter sur l’attribution des allocations de recherche (comme c’est d’ailleurs le cas en Sciences et Santé)
- que le déroulement de la procédure (étapes, calendrier) et les critères d’attribution des allocations soient explicités aux étudiants de Master 2 (par exemple, par le biais d’un document qu’il reviendrait aux responsables de M2 de transmettre) dès le début de l’année universitaire.
6. Information des étudiants
Plus largement, devrait être systématiquement diffusée dès le master une information sur les possibilités de financements des thèses (différents types d’allocations et bourses), sur la réalité du travail de thèse et ses exigences, sur la réalité du travail d’enseignant-chercheur et ses conditions d’accès (procédure de qualification, exigences en terme de publications et d’enseignements au cours de la thèse, information sur les postes…), sur les conditions d’insertion des doctorants et leur (non) reconnaissance ; ceci afin que les étudiants qui s’engagent dans un parcours de recherche le fassent en connaissance de cause. Les conditions matérielles de travail (salles et matériel à disposition), les aides aux projets de doctorants (organisation de manifestations scientifiques, séjours de recherche…), à la préparation des soutenances… doivent également faire l’objet d’une communication. Le site de l’ED, sur lequel les informations datent de 2005, voire pour certaines de 2003, demande ainsi à être enrichi de toutes les informations concernant les doctorants et le fonctionnement de l’ED.
En l’attente d’un rendez-vous pour engager des discussions sur ces différents points, que nous vous prions de considérer avec attention, nous vous adressons nos salutations respectueuses,
Assemblée générale des doctorants et étudiants en master.
Voila le bel avenir promis aux futurs profs: des cdd, precaires, sans aucune garantie sur la duree hebdomadaire de travail, le salaire, etc.
L'une des annonces en lien est en Picardie... Dans l'oise.
http://universitesenlutte.files.wordpress.com/2009/05/primaire_oise1.jpg
http://universitesenlutte.wordpress.com/2009/05/22/les-premiers-recrutements-de-professeurs-des-ecoles-par-lagence-dinterim-ont-debute/
Mouvement universitaire en Allemagne
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article85845
À l'occasion des 10 ans de la signature de la "Déclaration de Bologne" (19 juin 1999), toute l'Allemagne fédérale (et c'est pas fréquent car cela leur demande beaucoup de coordination, vu que les politiques éducatives y sont totalement "régionalisées"..)se mobilise. Du 15 au 19 juin prochains, les étudiants et enseignants se lancent dans une semaine de grève massive, dans tous les secteurs éducatifs, pour protester comme nous contre la privatisation progressive des Universités et du Savoir. Ils ont traduit leur appel national en français mais aussi bientôt en espagnol, en anglais et en italien.. http://www.bildungsstreik2009.de/au...
L'appel est massivement soutenu par toutes les orgas possibles et inimaginables d'Allemagne (Attac, Die Linke, les Asta etc etc) :
http://www.bildungsstreik2009.de/au...
Mais surtout l'appel est également puissamment soutenu par le plus grand syndicat de l'enseignement supérieur et de la recherche allemand ; le GEW/DGB :
Les conditions catastrophiques actuelles et les développements du système d’éducation ne sont plus supportables!
Globalement, des restructurations de toutes les domaines concernant nos vies ne s’orientent plus vers l’intérêt commun. Elles sont soumises aux – soi-disant – lois du marché.
Depuis quelques années, l’attention s’est focalisée sur le système d’éducation, avec le résultat des “réformes”.
Les frais d’éducation et la privatisation touchent nous tous!
La crise budgétaire et économique montre clairement: les répercussions des critères de décision orientées vers la concurrence ont des effets dévastateurs.
Dans beaucoup de pays, il y a des protestations contre cela, par exemple au Mexique, en Espagne, en Italie, en France et en Grecque.
La grève 2009 contre le système éducatif se trouve dans ce contexte international.
Les protestations persistantes contre les frais d’études et les dégradations des conditions sociales dans les dernières années n’ont pas eu assez des effets sur les responsables des médias, de l’économie, de la politique.
C’est la raison pour laquelle on appelle à profiter de nos droits démocratiques et de les défendre sous la forme d’une grève contre le système d’éducation dans l’ensemble du territoire fédéral.
Des formes d’actions pluralistes (des manifestations, des blocus et blocages, occupations et squats) trouveront leur place ici.
Pendant cette semaine d’action, nous manifesterons ensemble avec les élèves dans tout le territoire fédéral.
Nous cherchons l’alliance avec beaucoup des groupes sociaux, comme des syndicats et des mouvements sociaux, qu’on invite expressément à manifester avec nous.
Universités, écoles supérieures spécialisées, les écoles en général, entreprises: nous sommes tous concernés par la même politique!
L’objectif de cette grève est d’inciter à une discussion sur l’avenir du système éducatif.
Des possibilités progressistes et émancipatrices doivent être démontrées et imposées en matière de politique sociale et éducative.
Nous proposons nos alternatives à la sphère d’influence déterminant les intérêts politiques et économiques dans le secteur éducatif:
Un apprentissage autodéterminé et une vie à la place d’une course contre-la-montre, la compétitivité et la concurrence,
Un accès libre à l’éducation et l’abrogation de toutes les taxes imposées sur elle comme les frais d’études, de formation et frais de garderies,
Un financement public du système éducatif sans l’influence de l’économie, entre autres, sur le contenu de l’enseignement, la structure des études et la lutte pour l’emploi,
La démocratisation puis le renforcement de la gestion autonome et de la coresponsabilité des élèves et des étudiants dans toutes les institutions éducatives.
Nous, les instigateurs du projet “grève 2009 contre le système d’éducation”, appelons à la formation des alliances au niveau local et régional. Participez aux planifications dans l’ensemble du territoire fédéral.
Un autre système d’éducation est possible – et de toute urgence!
Le groupe du projet “grève 2009 contre le système d’éducation”
La liste actuelle de ceux qui nous soutiennent se trouve sur notre site Internet.
Contact: www.bildungsstreik2009.de info@bildungsstreik2009.de
Contrairement à ce qui a été dit, l'université de Caen est toujours bloquée. Cette décision a été votée mardi après une AG de 7 heures à laquelle participaient 3000 personnes. Cependant, suite à ce vote, la présidence a décidé de faire fermer les bâtiments. Mardi soir, vers 19h30 le comité de lutte se tenant dans un bâtiment, a décidé de finalement sortir et de finir son travail en extérieur, afin d'éviter des violences à l'intérieur des bâtiments. Sans avoir vérifié l'existence d'un possible danger, la présidence de l'université de Caen a fait venir les forces de l'ordre qui ont pénétré sur le campus : gardes mobiles, BAC, identité judiciaire, RG. Les participants au "comité de lutte" qui se tenait depuis vingt minutes en extérieur, se sont regroupés pour tenter de sortir du campus. Ils ont été cernés par des troupes agressives et armées jusqu'aux dents. Regroupés et mis assis à terre les uns contre les autres, ils ont donné leurs papiers d'identité. Ceux qui n'en avaient pas étaient "parqués" plus loin. Chaque étudiant a été photographié par l'identité judiciaire, les membres du personnel n'ayant pas ce malheureux privilège. L'humiliation était sans doute recherchée puisqu'il n'était pas possible d'accuser les participants d'être à l'intérieur des locaux. Après 45 minutes de démonstration de force (les spectateurs et les témoins présents sur le campus avaient eux-mêmes été repoussés par des cordons de gardes mobiles) chacun récupéra ses papiers l'ordre étant intimé de ne pas rester sur le campus sous peine de voir la violence policière s'exprimer.
Depuis, les bâtiments sont toujours fermés et des vigiles recrutés par une entreprise privée, veillent au grain. L'AG des personnels a hier (14h) décidé en soutien au mouvement d'occuper le bâtiment de la MRSH à partir de lundi. A 15h ce bâtiment était fermé et mis sous surveillance de la "milice".
Je rappelle que la Présidente de l'université de Caen a été élue avec le soutien du SNESUP et je souhaite qu'au niveau national le syndicat prenne ses responsabilités et dénonce l'attitude des présidences qui, élues avec l'appui du syndicat, ne soutiennent pas le mouvement ou tente de le casser.
Patrick Vassort
Compte rendu de la rencontre du 29 avril 2009 entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et la délégation constituée par six porte-parole de la Coordination Nationale des Universités
Rappel des circonstances : Cette rencontre a été obtenue grâce à l’initiative d’une vingtaine d’enseignants-chercheurs qui ont occupé, ce jour-là, la cour du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de Recherche et demandé à ce que des représentants de la CNU soient reçus. Il a fallu l’intervention des CRS et de longues tractations pour que le directeur de cabinet de V. Pécresse accepte de recevoir les six porte-parole. En échange de ce « geste » du ministère, les EC qui occupaient les lieux ont accepté de sortir de la cour dans le calme.
Interlocuteurs : Philippe Gilet, directeur de cabinet de V. Pécresse et Dominique Marchand, directrice adjointe de cabinet.
- Nous avons rappelé les revendications de la CNU (décrets, masterisation et abrogation de la LRU comme cadre législatif de ces décrets)
- En réponse, nos interlocuteurs ont dit qu'il "n'y avait pas de dessein à démanteler l'université". La discussion a surtout porté sur les personnels et les suppressions de postes. Selon le Ministère, les 900 suppressions de postes programmées en 2009 ne sont en fait pas des suppressions car elles sont toutes compensées. A titre d'exemple, 225 emplois sont restitués dans la masse salariale de 2009 (45 000 euros). De la même manière 130 supports sont payés par dotation de l'Etat (chaires d'excellences).
Au final la politique du gouvernement n’a, selon eux, aucun impact sur le recrutement : il y aura le même nombre de recrutement et le bilan (après calculs savants et divers écrans de fumées) est positif : 85 postes d’EC en plus pour cette année.
- Sur la question des doctorants, le gouvernement avoue qu'il n’a rien prévu pour les doctorants non financés mais que, par contre, les ATER et les couvertures de moniteurs se voient revalorisés (2500 couvertures en plus, augmentation de 16% des allocations en deux ans).
- Lorsque nous posions des questions gênantes, notamment sur les budgets des universités (baisse du budget réel après calcul des nouvelles dépenses occasionnées par le désengagement de l'Etat et l'inflation), nous avons été renvoyé à des exemples locaux. L'exemple le plus frappant est la discussion sur le budget de l'université du Havre (texto envoyé à une secrétaire par le directeur du cabinet, secrétaire qui arrive 5 minutes après avec le budget précis du Havre). Chiffres à l'appui, le directeur de cabinet a expliqué que 1,8 millions d'euros pour la mise en sécurité des locaux, ce n'est pas "pas d'argent du tout". Après avoir expliqué qu'il était normal d'assurer la sécurité des locaux, la discussion n'est pas allée plus loin.
- Nous avons demandé une garantie de la non augmentation des frais d'inscriptions pour les étudiants. Ils le garantissent, enfin pour l'instant (précisant tout de même qu’il leur était impossible de donner des garanties au-delà d’une année puisque « les frais d’inscription sont votés chaque année par le Parlement »).
- Pour les personnels non enseignants, cette année est selon le cabinet de V Pécresse "un plan de promotion exceptionnel pour les BIATOSS". Toutes les catégories C pourront passer plus facilement en catégorie B, tandis que les étudiants pourront faire du monitorat pour remplacer les promus (mais aussi tous les postes manquant en vue de combler le sous-effectif chronique par le monitorat étudiant). A notre indignation devant le fait que l'on prenne les étudiants pour faire du travail qualifié (de catégorie C, ou parfois même de catégorie B) au SMIC, il nous a été répondu que si nous ne voulions pas des 100 000 heures de monitorat offerts par le Ministère, d'autres étudiants seraient bien contents d'avoir ce travail (« Nous préférons voir les étudiants travailler là où ils étudient plutôt que chez MacDonald.... »)
- Il nous a été rappelé qu'il est inutile d'envahir ou d'occuper le Ministère pour être reçu en délégation, mais qu'il suffisait d'envoyer une lettre pour être facilement reçu (Secrétariat du ministère : secretariat.marchand@recherche.gouv.fr).
- Sur la question de la presse et des déclarations de V. Pécresse dans le Parisien ("le mouvement ne tient que du fait de bandes encagoulées", référence aux bandes de Strasbourg...), il a été dit que "c'est nous" qui avions commencé (agression à la poubelle renversée du président de l'université de Brest à la terrasse d'un café) et qu'il fallait arrêter avec la désinformation.
- Concernant le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, le Ministère se félicite d’avoir introduit la notion d’évaluation tous les quatre ans (« Vous ne pouvez tout de même pas être contre l’évaluation par vos pairs »). A la question de savoir si les heures supplémentaires au-delà de 192h seront payées dans le cas où l’enseignant-chercheur aurait une recherche « non reconnue comme telle par le CNU », il a été répondu : « Cela se décidera dans chaque université ».
- Lorsque nous avons évoqué les différences de vision qui nous séparaient (« vision économique, budgétaire et comptable » face à une « vision d’une recherche libre guidée par la motivation du chercheur »), nos interlocuteurs ont répondu par des questions visant à détourner le sujet (« qu’entendez-vous par une recherche libre ? »).
- Quand nous avons demandé comment des enseignants-chercheurs dont le service aurait été modulé pourraient se remettre à la recherche, on nous a répondu que les CRCT seraient là pour pallier cela dans chaque université.
- Quand nous avons demandé comment serait prise en compte la recherche d’un enseignant qui, pendant 4 ans, aurait choisi de lire pour enrichir ses connaissances plutôt que d’écrire des articles, nos interlocuteurs ont fait mine de ne pas comprendre la question ou n’y avaient même pas réfléchi : « Qu’entendez-vous par ‘seulement lire’ ? ».
- En ce qui concerne la mastérisation, nos interlocuteurs ont souligné que le syndicat majoritaire (FSU) participait aux groupes de travail et était donc en faveur de ce processus.
- Lorsque nous avons évoqué le problème crucial du lien entre concours, disciplines et recherche (notamment pour les lettres et sciences humaines), on nous a conseillé de contacter la commission Marois-Filâtre pour exprimer nos doléances.
CONCLUSION : cette réunion a vu s'affronter deux visions et deux analyses clairement contradictoires et diamétralement opposées des réformes. Le Ministère a tenté de nous prouver sa bonne action pour l'université française en citant beaucoup de chiffres, en faisant des calculs savants qui amènent à la conclusion que personne ne supprime des postes mais qu'au contraire le gouvernement en crée... Il faut absolument que lors d'une prochaine rencontre (cette fois-ci non improvisée), les porte-parole soient mieux préparés pour répondre à des argumentaires technocratiques et bureaucratiques qui ne visent qu'à démontrer par des chiffres sortis du chapeau que nous ne comprenons pas les réformes. Il semblerait d'après le Ministère que si nous faisons grève, c'est que nous ne comprenons pas les réformes et qu'il faut lire les textes.
reims: Campement et grève de la faim
Lire cette brève sur le site de l’Union
Il s’appelle Jonathan Borel. Il a 20 ans et il est en 1ère année de psychologie à la fac de lettres de Reims. Il a décidé d’arrêter de s’alimenter jusqu’au retrait de la loi Pécresse. « C’est parce que le gouvernement se moque de l’avis des étudiants » qu’il a décidé de commencer dimanche soir à minuit, une grève de la faim. « Nous avons essayé toutes les autres formes d’actions. Le blocage, les manifestations publiques bon enfant et pacifiques avec aucun résultat, nous ne sommes pas entendus. Je fais ça pour attirer l’attention du gouvernement et lui faire comprendre qu’avec cette réforme, il fait fausse route. » Jonathan est installé en face de la bibliothèque Pierre-de-Sorbon dans « un camp autogéré » formé de tentes Queschua sur le campus Croix-Rouge. Une quinzaine d’étudiants remontés y dorment depuis deux nuits. Ils sont bien décidés à poursuivre le mouvement. « La grève continue, une manifestation est prévue jeudi à 14 heures. Départ devant la maison des syndicats. » Un mode de lutte pas forcément soutenu par les organisations syndicales de gauche. « Ce type de lutte individualisée me pose un problème car c’est par l’engagement collectif que nous pourrons obtenir le retrait de la loi sans parler des risques pour sa santé », prévient Julien Micelli, de l’Unef, une organisation proche du PS. A.R