mercredi 30 septembre 2009

News d'ailleurs

La reprise de la mobilisation votée à la Sorbonne

Ce 28 septembre 2009, à la première Assemblée Générale commune (BIATOSS, enseignants, étudiants) de l'année universitaire 170 à 180 personnes étaient présentes.

Le "maintien des revendications et la reprise de la mobilisation" a été voté unanimement moins 4 "ne prend pas part au vote" et 3 "abstentions".

L'AG appelle à être présent lors des deux prochaines manifestations :

-celle des lycéens le 30 septembre.

-celle interpro du 7 octobre.

Une prochaine AG est prévue dans une à deux semaines selon ce que décidera le comité de grève.

http://sorbonneengreve.revolublog.com/article-77966-701571-la-reprise-de-la-mobilisation-votee-a-la-sorbonne.html

jeudi 25 juin 2009

Le CNRS aura vécu 70 ans

Article d'Indépendance des Chercheurs :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/25/le-cnrs-aura-vecu-70-ans.html

Le CNRS aura vécu 70 ans

Le 25 juin, réfugié en territoire étranger, le Conseil d'Administration du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) français a adopté par 15 voix contre 6 le projet de contrat d'objectifs avec l'Etat rejeté par les personnels et qui équivaut à une mise à mort de l'établissement. Trois jours après le discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès, ce passage en force témoigne de la réalité de la politique du nouveau gouvernement. L'événement peut choquer d'autant plus, qu'il ne semble pas que l'actuel gouvernement des Etats-Unis pratique à l'égard de sa recherche fédérale une politique analogue à celle appliquée en France par Valérie Pécresse contre le CNRS, l'INSERM, l'INRA, l'INRIA et l'ensemble des organismes publics de recherche. A qui profitera le démantèlement de la recherche publique française ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/25/le-cnrs-aura-vecu-70-ans.html ]

Manifestation contre le CA du CNRS au CERN

Petite vidéo sympa de l'accueil du CA:

http://www.dailymotion.com/ifleg/video/16260713

lundi 22 juin 2009

[Vague Européenne Paris] [Info] Lettre des étudiants serbes, adressée au monde

Lettre des étudiants serbes, adressée au monde :


En Serbie, le processus de Bologne a débarqué avec une hausse enorme des frais d'inscriptions d'année en année, un chaos dans le système universitaire et un appauvrissement des cursus.

Pour les 10 ans de la déclaration de Bologne, les étudiants des universités de Belgrade ont organisé un représentation appelée « Quel est le prix du savoir? » dans la plus grande rue piétonne de la ville.

Pendant que nous, étudiants, étions assis dans la rue à travailler, les passants étaient invités à mettre un prix à certains savoirs – quel est le prix du savoir sociologique ? Quel est le prix des compétences d'un joueur de piano? Combien devrais couter le savoir de cet homme avec le t-shirt vert? Et celui de cette fille avec des sandales?

Pour nous, le prix du savoir à évoluer d'année en année, augmentant encore et encore, alors que le savoir transmis, lui, restait le même.

Les gens écrivaient sur des bouts de papiers un code barre des prix, et le donnait aux étudiants. La plupart des gens, de fait, considéraient que le savoir devait être gratuit. Certains, contrairement aux autorités administratives de nos universités, trouvaient qu'il n'était pas de leur ressors de répondre à la question, et ils s'en allaient donc après une discussion sur l'irresponsabilité du gouvernement, le nombre d'étudiant entrant sur le marché du travail, ou la gratuité de l'enseignement, etc … D'autre enfin exprimaient le point de vue qui est celui que la valeur du savoir ne peut être exprimé en argent comptant, alors ils écrivaient sous le code barre « priceless » (« sans prix »).

Si le savoir est effectivement « priceless », qu'est-ce qui est alors acheté par le « marché de la connaissance » européen de bologne? Ce qui est acheter n'est pas du savoir. Le savoir ne peut pas être donner, il peut être appris. Ce à quoi nous sommes vendus, ce que nos parents paient par les taxes, et ensuite à travers les frais d'inscriptions, c'est le processus d'ajustement de l'éducation aux règles du marché, qui induit l'appauvrissement des cursus, la disparition des savoirs n'induisant pas de profit. Si ce processus n'est pas arrêter : l'éducation ne sera bientôt plus qu'un espace commercial pour l'achat de diplomes.


Photos sur le web : http://www.studentizastudente.net/index.php?option=com_morfeoshow&task=view&gallery=10&Itemid=24

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Slobodno obrazovanje, a ne slobodno tržište!
www.studentizastudente.net

Tribune sur Rue 89

tribune Université : le gouvernement n'a pas reculé d'un décret
Par Denis Guedj | Universitaire et écrivain | 20/06/2009 | 19H00


Historique ! Un mouvement débuté juste après le Jour de l'An, qui se poursuit jusqu'aux vacances d'hiver, persévère jusqu'à Pâques, traverse avec légèreté trois « ponts » successifs, Ascension, 8 Mai, Pentecôte. Qui le mènent, toujours aussi obstiné, jusqu'à l'orée de l'été.

Une demi-année ! Qui l'aurait imaginé ? Alors qu'en 1968 le mouvement n'avait duré que cinq semaines)est en soi une victoire, cette durée inédite donne la mesure de notre engagement et de notre persévérance. Les pressions, les chantages, la désinformation, les articles assassins, sans compter les gesticulations des bouffonnes associations de parents d'étudiants (sic), n'y ont rien fait. Nous n'avons pas cédé, ils ne nous ont pas réduits.

Mais ils n'ont pas reculé d'un décret. C'est cela qu'il nous faut gérer. La plus grande richesse d'un mouvement réside dans les individus qui le composent. Nous ne disposons ni d'argent, ni d'armes, ni des lieux de pouvoir, ni des lieux d'information, nous sommes notre seule force.

Nous avons pour nous notre intelligence, notre créativité, notre imagination, notre obstination, notre refus intransigeant de nous soumettre à des coups de force contre la pensée. Cette richesse, il nous faut la protéger en veillant à ce que les combats que nous menons ne nous affaiblissent pas, mais au contraire nous renforcent humainement, philosophiquement et politiquement.

Hormis les « revendications » (préférons le terme « exigences »), qui s'adressent à l'adversaire, une lutte a principalement pour objet de nous donner toutes les raisons de poursuivre le combat entamé et de ne pas laisser se rompre les solidarités et les amitiés tissées pendant et par le conflit.

Décider nous-mêmes de l'issue du conflit

Voilà pourquoi il est décisif que nous décidions nous-mêmes ce qui est pour nous victoire ou défaite. C'est-à-dire que nous décidions de « ce qui compte » POUR NOUS. Ce que je dis n'est en rien un renfermement sur nous, mais une affirmation que nous sommes la source des luttes que nous menons. Le maintien des décrets ne signe en rien une défaite du mouvement, ceux qui espéraient que la reprise des cours et des examens mettrait fin aux mouvements, n'ont vraiment rien compris.

Grève, blocage, examens, rétention des notes, refus de participations aux jurys étaient des figures circonstanciées de notre lutte. Nous ne sommes pas fétichistes. Dès janvier, nous savions que le gouvernement ne reviendrait pas sur ses décrets et que ce qu'il désirait avant tout était de nous infliger une défaite radicale pour mater enfin ce monde universitaire et de la recherche non pas rebelle, oh non ! mais rétif. .

Il s'agissait d'un règlement de comptes avec un milieu social porteur de valeurs qui le dépassent. En agissant avec une telle haine, il perdait toute légitimité. Ce gouvernement n'est plus pour nous un interlocuteur valable. Ainsi, libérés d'avoir à attendre et à analyser ces gesticulations, nous avons pu mener nos luttes avec nos propres logiques, sereins, inventifs, finalement apaisés.

La force de ce mouvement :

* Le nombre et la diversité des acteurs. Pour la première fois et de façon durable, toutes les composantes de l'université, et des labos, enseignants chercheurs, administratifs, étudiants, se sont unis et ont mené ensemble une lutte non corporatiste. Et, remarquable, la présence importante de retraités, qui, grâce à « l'ouverture » du mouvement, ont pu se l'approprier et trouver leur présence légitime dans ces combats. Ils étaient là, non par solidarité, mais en acteurs.

* La dimension géographique. Le mouvement a innervé le territoire entier. Pas une ville qui ne soit « touchée ». Pas un établissement universitaire, pas un labo qui ne se soit investi dans la lutte. Que d'enseignants, de chercheurs, d'étudiants, d'administratifs qui ont vécu là pour la première fois l'expérience grisante du combat social.

* L'auto organisation du mouvement. À aucun moment, nous nous sommes laissés déposséder de l'initiative et des décisions à prendre. AG fréquentes, comité de grève, comité de mobilisation, élection des délégués aux différentes coordinations. Aucun regroupement n'a chapeauté le mouvement, aucun syndicat n'a voulu ou pu négocier sans nous et contre nous. Qui peut citer le nom d'un seul leader ? Les médias n'ont pas réussi à « isoler » l'un d'entre nous, pour en faire un leader qui leur aurait permis de placer le Un à la place du Nous.

Est-ce une partie de l'explication de la pérennité, de l'obstination, de l'inventivité dont le mouvement a fait montre. Porte-parole qui ne monopolise pas la parole, la Coordination Nationale des Universités renouvelée tous les quinze jours, réunie dans une ville différente qui assure son accueil, a pleinement joué son rôle.

* L'incroyable inventivité des formes de lutte et de résistances Cours hors les murs, ligne de métro transformée en Amphi, la ligne 14 ! Les « Procès » de ministres. La Marche de Tous les Savoirs. La Nuit des Universités à Paris 8, le vendredi 12 juin. Lancée par l'université de Pau, l'opération Escargot Electronique, partie à l'assaut des boîtes de courriers électroniques officielles, les ensevelit peu à peu sous un raz-de-marée de courriels de protestations. Les innombrables actes de désobéissance, de refus, 3000 instituteurs et directeurs d'écoles entrés en dissidence, les refus administratifs répétés.

Comme elle se l'était promise, la Ronde Infinis des Obstinés a repris ici ou là, intempestive. Sa mobilité focale a fait place à une mobilité géographique. Nous avons gagné une dimension. Nous tournons sur nous-même et dans la ville. Sur le parvis du Panthéon, à la BNF (Bibliothèque nationale de France), aux côtés des bibliothécaires en grève, à Beaubourg pour accueillir les marcheurs obstinés partis de Chartres quatre jours plutôt.

« Darcos, on te voit »

Nous girons rue de Grenelle, où gît le Ministère. « Darcos, on te voit ! » Et dès mardi, durant cinq jours, du 2 au 6 juin, de 12h à minuit devant le Panthéon, pour une ronde « européenne » . Sans oublier la métaronde, la Ronde des Rondes, où par-delà la distance, dans une dizaine de villes, les Rondes ont tourné ensemble.

Que ces rondes ne cachent pas la forêt des actions multiples, singulières qui fleurissent aujourd'hui dans des facs où les cours ont repris et où les examens ont lieu. Qui imagine que l'été nous consumera et que nous ne rependrons pas nos activités pour leur offrir une belle rentrée !

Le gouvernement a quelques soucis à se faire. Nous l'avertissons que cette lutte a produit des dizaines de milliers d'individus durablement engagés dans la résistance, qui ont plus encore qu'avant un compte à régler avec lui et avec la société qu'il veut nous imposer.

Serons-nous capables de poursuivre et d'amplifier notre lutte, de résister à leurs attaques, de ne pas nous défaire ? Seront-nous capables de résister aux sollicitations insidieuses et pleines de bon sens des « réformistes » toujours si réalistes, si pragmatiques, si ouverts, si modernes et qui toujours ont fini par nous faire un enfant dans le dos ?

À travers cette lutte collective, nous avons éprouvé ce que la lutte a de formateur, de mise en pratique de l'amitié entre égaux. Et de plaisirs.

article publié sur le site lors.fr/

Voici un article sur l'UPJV

N°41 // Juin 2009
Éditorial par Théo Haberbusch

L’heure du bilan est-elle arrivée pour Valérie Pécresse ? Un remaniement ministériel paraît aujourd’hui imminent et la question de l’avenir au sein du gouvernement de la ministre, candidate aux élections régionales en Île-de-France, est posée. Pourtant, son entourage répète régulièrement qu’elle veut rester aux commandes. Pas de bilan mais de l’action, telle est sa stratégie. Depuis quelques semaines, depuis que le conflit dans les universités s’est assoupi, la ministre multiplie donc les annonces et les discours volontaristes.
Cette semaine, lors des Rencontres universités-entreprises organisées par l’AEF et l’ORS, elle a fixé le cap des mois à venir. Bien que la loi LRU soit toujours en rodage dans les établissements et que le CNRS ne soit pas encore en ordre de marche, elle a assuré qu’une deuxième phase de la réforme était déjà lancée : le rapprochement universités-grandes écoles au sein des pôles de recherche et d’enseignement supérieur. De 83 universités et 225 écoles, elle espère pouvoir passer à 15 pôles régionaux… d’ici à la fin de l’année. Un objectif politique clair qui va se frotter à la réalité du terrain dès la rentrée. Car de Grenoble à Marseille, en passant par Montpellier et surtout Saclay, la mise en commun des services n’est pas une mince affaire.
Les difficultés sont peut-être encore plus lourdes dans les « petites » et « moyennes » universités, auprès desquelles l’ORS a enquêté ce mois-ci. Quelles stratégies adopter quand on est voisin des vastes pôles en gestation ? C’est ce que nous sommes allés voir dans l’Est de la France. Comment attirer des étudiants quand ils préfèrent rejoindre les grandes métropoles ? L’université du Havre a peut-être trouvé certaines réponses. Peut-on développer une recherche de qualité dans l’orbite de Paris ? Le défi est posé à l’université de Picardie.
DOSSIER
Ces petits établissements qui résistent aux grands
Au sommaire du dossier
 Dans l’Est, on s’allie pour durer
 Recherche : la jeune université de Picardie n’a pas encore trouvé sa place
 Anne Ferreira, conseil régional : « Si la Picardie perdait l’UPJV, ce serait une catastrophe »
 Université du Havre : le pari d’une vie étudiante « à l’américaine »
Universités, Recherche // Stratégie
Recherche : la jeune université de Picardie n’a pas encore trouvé sa place
Publié le 19 juin 2009 Par Sylvain Marcelli
Les Picards vivent dans la crainte de voir leur université se transformer en simple « collège universitaire », et ce malgré ses 21 000 étudiants. Si elle ne veut pas plafonner au niveau licence, l’UPJV doit tout miser sur la qualité de sa recherche.
Sa taille ne la classe pas parmi les petites universités mais elle ne lui permet pas non plus de prétendre se hisser parmi les grands pôles de formation et de recherche voulus par Valérie Pécresse. © S. Marcelli/AEFC
La pancarte « Sauvons l’université » est posée en évidence derrière son bureau. Prête à être ressortie lors d’une prochaine manifestation. Après quatre mois de contestation contre les réformes Pécresse, Geneviève Prévost, professeure au laboratoire de biologie animale à l’université de Picardie Jules-Verne (UPJV), ne désarme pas. Et juge toujours la « situation frustrante et préoccupante ». « Dans cinq ou dix ans, nous aurons du mal à défendre l’idée qu’un master de l’UPJV a la même valeur qu’un master de Lille, Lyon, Montpellier ou Paris 6 », redoute-t-elle. « Faute de postes et de moyens, notre université risque de ne pas pouvoir préserver toutes ses forces de recherche. Et la faculté des sciences risque de redevenir un simple collège universitaire, comme avant la création de l’université d’Amiens. »
Catastrophisme ? L’université est trop jeune pour avoir oublié qu’elle n’a pas toujours existé. Dans les années 1950, les formations de droit, de médecine, de pharmacie, de sciences et de lettres étaient rattachées aux facultés de Lille. Il faudra attendre 1969 pour que le ministère consente, après les tumultes de mai, à créer un établissement autonome à Amiens. Mais une université ne s’établit pas en un jour. Alors qu’elle fête ses quarante ans, l’UPJV doute plus que jamais de son avenir – cette crise d’identité est l’un des ressorts de la forte mobilisation anti-LRU des deux dernières années.
En concurrence avec Lille et Paris
« Dans cinq ou dix ans, nous aurons du mal à défendre l’idée qu’un master de l’UPJV a la même valeur qu’un master de Lille, Lyon, Montpellier ou Paris 6 », redoute Geneviève Prévost (à droite), professeure au laboratoire de biologie animale à l’UPJV. © S. Marcelli/AEFC
En signant le contrat quadriennal 2008-2011, le ministère a consenti à engager 5,4 millions d’euros pour la politique de recherche de l’université (+ 20 % par rapport
au contrat précédent). Mais cela n’a pas suffi à calmer les inquiétudes au sein de l’établissement. Certes, sa taille (21 000 étudiants) ne le classe pas parmi les petites universités mais elle ne lui permet pas non plus de prétendre se hisser parmi les grands pôles de formation et de recherche voulus par Valérie Pécresse. Pire, comme le souligne le contrat quadriennal 2008-2011, « la proximité des établissements universitaires de l’Île-de-France et du Nord-Pas-de-Calais accroît les difficultés que l’université rencontre pour définir son identité en matière de recherche ». Un signe ne trompe pas : beaucoup d’enseignants-chercheurs travaillant à Amiens habitent Paris ou Lille…
Un paradoxe alors que l’UPJV est plus que jamais ancrée dans son territoire, grâce au soutien du conseil régional de Picardie. « Lorsque le ministère finance une allocation de thèse, la région en finance deux », résume Olivier Goubet, directeur du Lamfa, le laboratoire amiénois de mathématique fondamentale et appliquée. La région apporte à l’université 13 % de ses ressources. Elle soutient les activités des trois pôles de compétitivité implantés sur son territoire (Industries et Agro-ressources, avec la Champagne-Ardenne, I-Trans et UpTex avec le Nord-Pas-de-Calais). Par cette politique, la collectivité cherche à combler un retard accumulé depuis des années : les dépenses de R&D ne représentent en effet qu’une faible part du PIB régional (1,1 % en 2003). Un motif aussi pour elle de pousser à des alliances entre établissements [lire notre interview].
Peur du désengagement du CNRS
L’UPJV est plus que jamais ancrée dans son territoire : « Lorsque le ministère finance une allocation de thèse, la région en finance deux », résume Olivier Goubet, directeur du Lamfa. © S. Marcelli/AEFC
Même si l’effort du conseil régional est reconnu à sa juste valeur au sein de l’université, les chercheurs restent très attachés au soutien national des grands organismes. « La notion de copilotage est essentielle, revendique ainsi Olivier Goubet, dont le laboratoire est une UMR CNRS. Nous arrivons à exister grâce à l’appui de l’établissement, soutenu par la région, mais aussi grâce à la politique très forte du CNRS dans le domaine des mathématiques. » Les élus locaux n’ont en effet pas vocation à soutenir la recherche fondamentale.
Les chercheurs du Curapp (laboratoire de sciences politiques et sociales) revendiquent eux aussi l’association avec le CNRS. « Aujourd’hui, un étudiant de philosophie peut suivre un master ou préparer une thèse à Amiens, parce qu’il y a ici une recherche vivante », souligne Bruno Ambroise. Ce jeune chercheur du CNRS affecté en 2008 à l’UPJV ne cache pas son inquiétude face à la menace d’une réduction du nombre d’unités mixtes de recherche. Une crainte recoupée par les chiffres donnés par l’Aeres : 26 % seulement des unités de recherche de l’UPJV sont associées avec des organismes de recherche, alors que la moyenne nationale pour les universités de même typologie est de 58 %. « Si demain le Curapp perdait son statut d’unité CNRS, le département philosophie aurait beaucoup plus de mal à défendre son existence et à financer ses recherches », constate-t-il. Ce serait d’autant plus dramatique que l’université d’Amiens n’est pas riche en UMR : elle a perdu voilà plusieurs années sa deuxième UMR en SHS – psychanalyse et pratiques sociales –, quand celle-ci a choisi de se relocaliser à Paris 7 où elle avait un rattachement secondaire.
Plus largement, le conflit autour de la refonte du décret de 1984 a montré à quel point les enseignants-chercheurs sont attachés à une gestion nationale des carrières et des priorités de recherche. C’est encore plus vrai dans un établissement comme l’UPJV, selon Barbara Schapira, maître de conférences au Lamfa. « Les arbitrages locaux sont extrêmement difficiles dans une université pluridisciplinaire, explique-t-elle. Sur quels critères privilégier tel ou tel domaine de recherche ? Comment répartir les moyens ? Un exemple : notre équipe décroche beaucoup de primes d’encadrement doctoral et de recherche (PEDR). Je suis certaine que nous n’en aurions pas eu autant localement. »
Un effort de restructuration
« La logique du PRES est absurde en matière de recherche, explique Frédéric Lebaron, directeur du Curapp. Il ne faut pas plaquer des impératifs technocratiques sur des réalités très mouvantes. »
© S. Marcelli/AEFC
Pour ne pas perdre ce double soutien local et national, l’université n’a d’autre choix que de faire la preuve de ses performances. Depuis 2004, l’accent a été mis sur la valorisation de la recherche, avec des effets positifs : le montant des contrats de recherche industrielle et des contrats ANR (Agence nationale de la recherche) a doublé (sept projets retenus en 2006), tandis que l’établissement a déposé quinze brevets, dont neuf génèrent des ressources. Mais cela ne suffit pas. « Consciente de ses faiblesses, l’UPJV souhaite mettre en place une stratégie globale visant à acquérir une plus forte lisibilité et une meilleure attractivité nationale et internationale », annonce le contrat quadriennal 2008-2011.
Cette stratégie porte en particulier sur la recherche dans le secteur des sciences humaines et sociales, que l’Aeres a jugé « peu lisible et moyennement performante » dans son rapport d’évaluation. Un vaste chantier de restructuration est en cours, à l’image de ce qui a déjà été réalisé dans les domaines des sciences et technologies et des sciences de la vie. L’université a déjà fortement diminué le nombre de ses équipes en SHS (de 19 à 12). Et, depuis 2005, elle consacre la quasi-totalité du bonus qualité recherche (BQR) à ce secteur pour l’organisation de colloques, des publications, des équipements, sachant que le taux de prélèvement sur la dotation annuelle recherche du contrat quadriennal est de 15 %. Reste aujourd’hui à prouver la pertinence scientifique de ces regroupements de laboratoires : c’est tout l’enjeu du prochain contrat quadriennal.
Vers qui se tourner ?
Dans un paysage marqué par un puissant mouvement de concentration, l’université de Picardie doit aussi trouver des partenaires pour conforter sa stratégie de recherche. Son président, Georges Fauré, voudrait nouer plus de liens avec l’université de Reims, l’Université de technologie de Compiègne, voire l’université de technologie de Troyes. « Nous nous dirigeons vers la constitution d’écoles doctorales communes », annonçait-il en septembre dernier (1). La construction d’un PRES de collaboration est également dans les tuyaux.
Le potentiel recherche de l’UPJV en chiffres
Cette logique de site se heurte pourtant à des contraintes purement géographiques : Reims, situé à 173 kilomètres d’Amiens, est plus loin que Lille ou Paris. Elle suscite aussi des réticences. « La logique du PRES est absurde en matière de recherche, tranche Frédéric Lebaron, directeur du Curapp. Il ne faut pas plaquer des impératifs technocratiques sur des réalités très mouvantes : il peut être aussi légitime, voire plus, de multiplier les collaborations avec Lille, Paris ou Bruxelles. Pour faire de la bonne recherche, il faut faire confiance aux chercheurs. »
Les choix qui seront faits dans les prochaines années seront décisifs pour l’avenir de l’établissement picard. « Nous devons prendre le contre-pied de la tendance qui voudrait que l’UPJV devienne un collège universitaire, estime Olivier Goubet. Cette université ne doit pas avoir peur de tirer les choses vers le haut et de viser l’excellence scientifique. » Car, comme le résume crûment un enseignant-chercheur, « il sera beaucoup pardonné à une université lilloise qui se plante, tandis que l’université d’Amiens n’a pas le droit à l’erreur »…
(1) Il n’a pas été possible de le joindre pour cet article.
Le potentiel de recherche de l’UPJV en chiffres UMR : 32 équipes ou laboratoires dont 8 en cotutelle avec le CNRS, 3 avec l’Inserm. Effectifs : 520 enseignants-chercheurs et 17 chercheurs. SHS : elles regroupent près de la moitié des enseignants-chercheurs de l’université. PEDR : 15 % des enseignants-chercheurs en bénéficiaient en 2005 (moyenne nationale : 20 %). Locaux : environ 21 000 m2 sont consacrés aux activités de recherche. Un nouveau bâtiment de 6 000 m2 dédié à la recherche doit être construit sur le futur CHU d’Amiens d’ici à 2013. Sources : Rapport d’établissement de l’Aeres (décembre 2007) et contrat quadriennal (juillet 2008).
Anne Ferreira, conseil régional : « Si la Picardie perdait l’UPJV, ce serait une catastrophe »
Publié le 19 juin 2009 Par Sylvain Marcelli
« La volonté du gouvernement d’ignorer les petites universités pourrait être fatale à l’université de Picardie Jules-Verne », juge Anne Ferreira, vice-présidente chargée de la recherche et du transfert de technologies au conseil régional. Or le soutien à l’UPJV est une priorité de la collectivité.
« La région me semble être un territoire pertinent pour faire du sur-mesure et pour faciliter le travail des équipes de recherche. » D.R.
Elle est sceptique sur le choix de la ministre d’encourager la création de vastes pôles d’enseignement supérieur et de recherche. Et insiste sur la « pertinence » de la région dans les stratégies de recherche et d’innovation. Anne Ferreira, vice-présidente chargée de la recherche et du transfert de technologies au conseil régional de Picardie, revient sur la politique de ce « petit établissement » qu’est l’université de Picardie Jules-Verne.
L’ORS : L’UPJV risque-t-elle de se transformer en « collège universitaire » ?
Anne Ferreira : Personne ne sait jusqu’où peut aller ce gouvernement. La ministre n’est pas claire. Son intention en favorisant des grands pôles est-elle de renforcer Lille et Paris et de ne garder que des antennes de premier cycle à Amiens ? Une telle décision serait catastrophique pour la Picardie, qui n’aurait plus de thésards, plus de laboratoires de recherche et peut-être plus de CHU. De plus, je ne suis pas certaine que l’émergence de ces grands campus soit suivie de résultats : faire travailler les gens côte à côte ne leur apprend pas à travailler ensemble.
L’ORS : L’UPJV et l’Université de technologie de Compiègne, qui ont des vocations différentes, peuvent-elles vraiment travailler ensemble, comme les y incite le conseil régional ?
Anne Ferreira : Tisser des partenariats entre l’UPJV et l’UTC a du sens car ces deux universités ont des laboratoires et des enseignements complémentaires. Des collaborations existent déjà sur les questions de santé, sur la chimie verte ou sur la robotique, associant d’ailleurs des écoles d’ingénieurs comme l’Esiee d’Amiens ou l’institut LaSalle Beauvais. Même si ce n’est pas dans les habitudes, mieux vaut travailler ensemble plutôt que risquer l’émiettement.
L’ORS : L’échelon territorial est-il le plus adapté pour mener une politique de recherche et d’innovation ?
Anne Ferreira : La Picardie n’est pas un village gaulois. Sans l’engagement de l’État, sans les fonds européens, sans les partenariats noués avec d’autres régions ou d’autres pays, nous ne pourrions pas avancer. Mais la région me semble être un territoire pertinent pour faire du sur-mesure et pour faciliter le travail des équipes de recherche. Depuis le changement de majorité en 2004, nous avons beaucoup misé sur la matière grise, notamment en multipliant les allocations de recherche. Mais nous récoltons aussi les résultats d’une dynamique enclenchée il y a une vingtaine d’années. Si le centre de valorisation des glucides n’avait pas été soutenu, nous ne serions pas partie prenante dans le pôle de compétitivité Industries et Agro-ressources…
L’ORS : Le conseil régional a-t-il vocation à soutenir l’effort de recherche dans le domaine des SHS ?
Anne Ferreira : Innover sans prendre en compte les conséquences sur la société et l’environnement, c’est faire fausse route, comme le montre l’expérience des agrocarburants. Les sciences humaines et sociales ont leur mot à dire dans des domaines aussi divers que les risques industriels ou la chimie verte. Nous portons par exemple, avec le CHU d’Amiens et le professeur Duvauchelle [qui a réalisé la première greffe mondiale du visage en 2005], un projet d’institut baptisé Faire faces : en dehors de l’approche médicale, il s’agit de réfléchir aux questions éthiques ou psychologiques. Les SHS figurent ainsi en bonne place dans le schéma régional d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche.

LRU 2 : des parlementaires et universitaires veulent jeter les bases d'une réforme de l'autonomie" (Educpro)‏

A l'initiative de Daniel Fasquelle, doyen de la faculté de droit de Boulogne-sur-Mer (université du Littoral), se sont déroulées le 16 juin 2009 les Premières rencontres parlementaires intitulées, « L'Université française : irréformable ou malade de la réforme ? ». Ce député UMP (Pas-de-Calais) avait, avec d'autres, fait des propositions sur le statut des enseignants-chercheurs pour sortir de la crise.

Une autonomie académique revendiquée

Souhaitant une autonomie plus académique ou pédagogique qu'une autonomie de moyens, le député a déclaré vouloir une loi autonomie 2. « J'en prendrai peut-être l'initiative. L'université n'est pas irréformable, mais il est nécessaire de réunir certaines conditions : engager un dialogue pour un projet partagé, ne pas se tromper de modèle (en plaquant le modèle étranger, le modèle de l'entreprise ou celui des grandes écoles), laisser l'autonomie pédagogique et académique aux enseignants-chercheurs, avoir le courage d'aborder les relations avec les grandes écoles, former de plus grandes universités, développer les relations avec les lycées et aborder la question de la sélection à l'entrée de la licence et du master ».

Pour Daniel Fasquelle, ces Rencontres pourraient préfigurer un « grand débat sur l'enseignement supérieur et la recherche » à l'automne 2009, à l'image du Grenelle de l'environnement.

Financement et sélection à revoir

Parmi les conditions pour réformer la LRU, Jean-Leonce Dupont (sénateur de l'Union centriste, vice-président du Sénat) a évoqué deux tabous à dépasser : celui du financement des universités et celui de la sélection à l'entrée de la licence et du master. Pour lui, « on n'assiste pas à une privatisation de l'université alors que 95% des financements sont ceux de l'Etat. Mais si on veut que le système réussisse, il faut réussir le processus d'orientation ».

Codifier l'indépendance des universitaires

Guillaume Drago, professeur de droit à Paris 2, en a appelé aux parlementaires pour qu'une LRU 2 et une loi statutaire pour les universitaires stabilisent des garanties, à l'image de celles définissant l'indépendance des magistrats. Pour lui, la réforme de la LRU passe d'abord par une distinction entre le pouvoir de gestion et le pouvoir académique, qu'il souhaite organiser par discipline.

Une distinction que les universités américaines opèrent entre un CA avec des membres non élus s'occupant de la gestion de l'établissement alors que les universitaires gèrent eux-mêmes les affaires académiques et scientifiques, comme l'a rappelé Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS qui a enseigné à Yale et qui a comparé les systèmes américains et français (voir sa tribune dans La Tribune du 31 décembre 2008). « Les libertés universitaires doivent être réelles, organisées dans un organe propre même s'il est limité par l'organe de gestion », a-t-il détaillé.

Restaurer la collégialité des décisions dans l'université

Sur le rôle trop important confié au président de l'université et au CA, il a également souhaité restaurer la collégialité des décisions (avec un rééquilibrage au profit du conseil scientifique, des règles de bonne conduite dans les comités de sélection…).

Vincent Berger, le nouveau président de Paris 7 a lui prôné un « contrat de gouvernance » équilibré basé sur la collégialité et un respect de la subsidiarité avec les composantes. Faisant référence à Claude Allègre, il a ainsi illustré son propos : « Si un président d'université prône une idée particulière sur le réchauffement climatique et distribue des primes, recrute des personnels en ce sens, il aura au final une grande influence sur la démocratie… ».

Plusieurs intervenants ont souhaité revoir le nombre de membres élus au CA et le mode de scrutin du président de l'université, qui conduit souvent à un arbitrage par les Biatoss et les étudiants et empêche une bonne représentativité de tous dans les universités pluridisciplinaires.

Les grandes écoles sont-elles réformables ?

Au-delà des réformes de gouvernance, les bases mêmes de l'enseignement supérieur français ont été remises en cause et certains en font un préalable pour reconstruire l'université. « Tant qu'on n'aura pas posé de manière frontale la question de notre système dualiste [entre universités et grandes écoles], on assistera au déclin de l'université française », a certifié Michel Fichant, professeur d'histoire de la philosophie moderne à Paris 4.

Un credo repris par Olivier Beaud pour qui « le grand défi n'est pas de moderniser l'université mais de moderniser l'enseignement supérieur. Les grandes écoles ont eu un rôle historique pour former les cadres de la nation, mais elles sont dans une position inconfortable actuellement », en raison de l'absence de recherche dans leur « système conformiste ». De quoi nourrir d'autres rencontres, voire des Etats généraux.

Règlements de comptes aux Premières rencontres parlementaires

Ce premier grand débat depuis le mouvement des universités de ces derniers mois a été l'occasion de régler quelques comptes. Olivier Beaud, qui présidait la première table ronde dont la médiatrice était une journaliste du Figaro, a fustigé la façon dont les éditorialistes de ce quotidien avaient traité le mouvement. « J'appelle cela la Pravda quand une presse n'informe plus mais déforme tout dans des éditos aussi violents et faux. On ne s'est pas battu pour de l'argent mais pour des principes établis il y a un siècle. On a perdu la bataille mais pas la guerre. » Il a par ailleurs dénoncé le poids trop important des syndicats étudiants empêchant les réformes de l'université.

Jean-Louis Fournel, président de Sauvons l'université, en tête de la mobilisation, a lui quitté la salle après avoir dit « la colère d'un monde, d'un métier » en déplorant que ni le principal syndicat enseignant et ni le principal syndicat étudiant ne soient représentés à cette discussion, regrettant qu'elle n'arrive que maintenant.

Fabienne Guimont

vendredi 19 juin 2009

Communiqué de la CNU

Réponse de la Coordination Nationale des Universités
aux déclarations de Xavier Darcos à l’AEF le 10 juin

Commentant la décision de la CPU de suspendre sa participation à la Commission Marois-Filâtre, Xavier Darcos minimise, banalise, normalise. Selon lui, ce serait « un petit épisode », dont « il ne faut pas exagérer » la portée ; d’autant que la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignants (dite « mastérisation ») ferait l’objet d’un « consensus ».

X. Darcos a parfaitement raison, mais pas au sens où il l’entend : il y a bel et bien consensus pour ne pas accepter cette réforme. En l'état, elle entraînera une dégradation profonde de la formation disciplinaire et professionnelle des enseignants et, à terme, une remise en cause des concours nationaux ainsi qu'une précarisation des personnels. La Coordination Nationale des Universités, les directeurs des IUFM, les directeurs des Écoles Normales Supérieures, la Coordination Nationales des Formateurs d’Enseignants, la Conférence des directeurs des UFR de sciences, la Conférence des directeurs des UFR de lettres et sciences humaines, la Conférence des Présidents d’Universités, des sociétés savantes, des jurys de CAPES et d’Agrégation ont dit et redit, chacun de leur point de vue, leur opposition circonstanciée aux textes que X. Darcos est en train d’imposer. Et lors du vote au Comité Technique paritaire, aucun représentant des syndicats n’a voté en faveur de ce texte. Certes, comme le dit X. Darcos, certains se sont abstenus, et l’abstention revient à « ne pas voter contre ». Mais « ne pas voter contre » ne signifie pas non plus voter pour, comme les déclarations récentes de la FSU le montrent parfaitement.

Qu’importe. X. Darcos n’est pas à ça près. Ce qu’il appelle « consensus », c’est son refus réitéré depuis huit mois d’entendre les voix de désaccord, malgré leur nombre et leur convergence, malgré leurs compétences et leurs arguments, malgré leur bonne foi.

Le retrait de la CPU de la Commission Marois-Filâtre et les commentaires qu’il inspire à X. Darcos illustrent, une fois de plus, la façon dont ce ministre, à l’image du gouvernement dans son ensemble, mène ses réformes : dans le plus parfait mépris de ses interlocuteurs naturels et institutionnels. Ce que X. Darcos omet de dire, c’est que la suspension de la participation de la CPU à cette Commission a été suivie du retrait de plusieurs autre partenaires universitaires, également parties prenantes des travaux qu’elle avait mis en route.

En même temps qu’il prétendait vouloir dialoguer avec les présidents d’universités, les IUFM et les sociétés savantes à travers la Commission Marois-Filâtre, X. Darcos était déjà en train de la saborder. Que les « interlocuteurs » ainsi moqués decident d’en tirer les conséquences, c’est pour X. Darcos un « petit épisode ».

On ne saurait mieux dire combien il importe peu à X. Darcos d’« avancer » en bonne intelligence avec les professionnels qui, pourtant, seront chargés de mettre en œuvre ses réformes. Dès lors, son souci démagogiquement proclamé des étudiants ne peut convaincre que ceux qui se veulent dupes : en avançant en force, X. Darcos met en péril l’année 2009-2010 bien plus sûrement que s’il avait accepté, comme cela lui a été demandé dès septembre 2008, de prendre le temps d’un véritable dialogue, d’une véritable réflexion constructive avec les acteurs concernés.

C’est tellement évident qu’on ne peut qu’en déduire ceci : X. Darcos est l’exécutant de basses œuvres qui visent sciemment à démanteler le système éducatif français.

Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités, 15 juin 2009

jeudi 18 juin 2009

Plus de 200 000 étudiants dans la rue en Allemagne


http://fr.euronews.net/2009/06/18/plus-de-200-000-etudiants-dans-la-rue-en-allemagne/

C’est en musique qu’ont défilé près de 240 000 élèves et étudiants en Allemagne. Un mouvement de grande ampleur qui a touché plus de 70 villes du pays. “Sauver l‘éducation, pas seulement les banques”, pouvait-on lire sur les banderoles. Les manifestants reprochent au système scolaire allemand d‘être injuste et de manquer de moyens.

Pour cette jeune fille par exemple, les classes doivent contenir moins d‘élèves et être mieux équipées.

Principal écueil, selon eux, de la formule allemande : l’orientation précoce des élèves dès la fin de l‘école primaire. Ils sont répartis ensuite selon leurs niveaux dans trois types d‘établissements.

“D’abord, nous voulons une école pour tous, c’est-à-dire pas un système à trois piliers”, explique cette jeune étudiante. “Nous voulons une éducation gratuite pour que ceux qui sont défavorisés socialement aient aussi une chance d’avoir une vraie éducation et une place à l’université”.

Une référence directe à la hausse des frais universitaires programmée pour la rentrée prochaine. Les étudiants mettent en cause également l’harmonisation européenne des diplômes. Le processus de Bologne vise à uniformiser les cursus dans les pays membres sur le mode Licence-Master-Doctorat. Des ajustements jugés trop rigides en Allemagne.

mercredi 17 juin 2009

Lycéens et étudiants allemands entament une grève nationale

Lycéens et étudiants allemands entament une grève nationale

http://www.rtbf.be/info/lyceens-et-etudiants-allemands-entament-une-greve-nationale-117168

15.06.09 - 12:20 (Belga) Des lycéens et étudiants de plus de 60 villes allemandes ont entamé lundi une "grève de l'éducation" de cinq jours pour attirer l'attention sur les "failles" du système éducatif allemand.

Lundi matin, les jeunes grévistes ont commencé à bloquer des amphithéâtres dans les universités de Berlin, Heidelberg, Bochum, Wuppertal et Hambourg, a indiqué le comité d'organisation du mouvement.

Des manifestations, des blocus de lycées et d'universités et des discussions hors les murs sont prévues tout au long de la semaine. Le point d'orgue de la grève est prévu mercredi, avec des manifestations dans 80 villes dans toute l'Allemagne. Les organisateurs attendent entre 150.000 et 200.000 participants.

La grève vise notamment à protester contre la hausse prévue des frais universitaires et la réduction d'un an du cursus d'études dans le secondaire. Les étudiants
ont notamment reçu le soutien de la fédération des syndicats allemands. (GFR)