jeudi 25 juin 2009

Le CNRS aura vécu 70 ans

Article d'Indépendance des Chercheurs :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/25/le-cnrs-aura-vecu-70-ans.html

Le CNRS aura vécu 70 ans

Le 25 juin, réfugié en territoire étranger, le Conseil d'Administration du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) français a adopté par 15 voix contre 6 le projet de contrat d'objectifs avec l'Etat rejeté par les personnels et qui équivaut à une mise à mort de l'établissement. Trois jours après le discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès, ce passage en force témoigne de la réalité de la politique du nouveau gouvernement. L'événement peut choquer d'autant plus, qu'il ne semble pas que l'actuel gouvernement des Etats-Unis pratique à l'égard de sa recherche fédérale une politique analogue à celle appliquée en France par Valérie Pécresse contre le CNRS, l'INSERM, l'INRA, l'INRIA et l'ensemble des organismes publics de recherche. A qui profitera le démantèlement de la recherche publique française ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/25/le-cnrs-aura-vecu-70-ans.html ]

Manifestation contre le CA du CNRS au CERN

Petite vidéo sympa de l'accueil du CA:

http://www.dailymotion.com/ifleg/video/16260713

lundi 22 juin 2009

[Vague Européenne Paris] [Info] Lettre des étudiants serbes, adressée au monde

Lettre des étudiants serbes, adressée au monde :


En Serbie, le processus de Bologne a débarqué avec une hausse enorme des frais d'inscriptions d'année en année, un chaos dans le système universitaire et un appauvrissement des cursus.

Pour les 10 ans de la déclaration de Bologne, les étudiants des universités de Belgrade ont organisé un représentation appelée « Quel est le prix du savoir? » dans la plus grande rue piétonne de la ville.

Pendant que nous, étudiants, étions assis dans la rue à travailler, les passants étaient invités à mettre un prix à certains savoirs – quel est le prix du savoir sociologique ? Quel est le prix des compétences d'un joueur de piano? Combien devrais couter le savoir de cet homme avec le t-shirt vert? Et celui de cette fille avec des sandales?

Pour nous, le prix du savoir à évoluer d'année en année, augmentant encore et encore, alors que le savoir transmis, lui, restait le même.

Les gens écrivaient sur des bouts de papiers un code barre des prix, et le donnait aux étudiants. La plupart des gens, de fait, considéraient que le savoir devait être gratuit. Certains, contrairement aux autorités administratives de nos universités, trouvaient qu'il n'était pas de leur ressors de répondre à la question, et ils s'en allaient donc après une discussion sur l'irresponsabilité du gouvernement, le nombre d'étudiant entrant sur le marché du travail, ou la gratuité de l'enseignement, etc … D'autre enfin exprimaient le point de vue qui est celui que la valeur du savoir ne peut être exprimé en argent comptant, alors ils écrivaient sous le code barre « priceless » (« sans prix »).

Si le savoir est effectivement « priceless », qu'est-ce qui est alors acheté par le « marché de la connaissance » européen de bologne? Ce qui est acheter n'est pas du savoir. Le savoir ne peut pas être donner, il peut être appris. Ce à quoi nous sommes vendus, ce que nos parents paient par les taxes, et ensuite à travers les frais d'inscriptions, c'est le processus d'ajustement de l'éducation aux règles du marché, qui induit l'appauvrissement des cursus, la disparition des savoirs n'induisant pas de profit. Si ce processus n'est pas arrêter : l'éducation ne sera bientôt plus qu'un espace commercial pour l'achat de diplomes.


Photos sur le web : http://www.studentizastudente.net/index.php?option=com_morfeoshow&task=view&gallery=10&Itemid=24

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Slobodno obrazovanje, a ne slobodno tržište!
www.studentizastudente.net

Tribune sur Rue 89

tribune Université : le gouvernement n'a pas reculé d'un décret
Par Denis Guedj | Universitaire et écrivain | 20/06/2009 | 19H00


Historique ! Un mouvement débuté juste après le Jour de l'An, qui se poursuit jusqu'aux vacances d'hiver, persévère jusqu'à Pâques, traverse avec légèreté trois « ponts » successifs, Ascension, 8 Mai, Pentecôte. Qui le mènent, toujours aussi obstiné, jusqu'à l'orée de l'été.

Une demi-année ! Qui l'aurait imaginé ? Alors qu'en 1968 le mouvement n'avait duré que cinq semaines)est en soi une victoire, cette durée inédite donne la mesure de notre engagement et de notre persévérance. Les pressions, les chantages, la désinformation, les articles assassins, sans compter les gesticulations des bouffonnes associations de parents d'étudiants (sic), n'y ont rien fait. Nous n'avons pas cédé, ils ne nous ont pas réduits.

Mais ils n'ont pas reculé d'un décret. C'est cela qu'il nous faut gérer. La plus grande richesse d'un mouvement réside dans les individus qui le composent. Nous ne disposons ni d'argent, ni d'armes, ni des lieux de pouvoir, ni des lieux d'information, nous sommes notre seule force.

Nous avons pour nous notre intelligence, notre créativité, notre imagination, notre obstination, notre refus intransigeant de nous soumettre à des coups de force contre la pensée. Cette richesse, il nous faut la protéger en veillant à ce que les combats que nous menons ne nous affaiblissent pas, mais au contraire nous renforcent humainement, philosophiquement et politiquement.

Hormis les « revendications » (préférons le terme « exigences »), qui s'adressent à l'adversaire, une lutte a principalement pour objet de nous donner toutes les raisons de poursuivre le combat entamé et de ne pas laisser se rompre les solidarités et les amitiés tissées pendant et par le conflit.

Décider nous-mêmes de l'issue du conflit

Voilà pourquoi il est décisif que nous décidions nous-mêmes ce qui est pour nous victoire ou défaite. C'est-à-dire que nous décidions de « ce qui compte » POUR NOUS. Ce que je dis n'est en rien un renfermement sur nous, mais une affirmation que nous sommes la source des luttes que nous menons. Le maintien des décrets ne signe en rien une défaite du mouvement, ceux qui espéraient que la reprise des cours et des examens mettrait fin aux mouvements, n'ont vraiment rien compris.

Grève, blocage, examens, rétention des notes, refus de participations aux jurys étaient des figures circonstanciées de notre lutte. Nous ne sommes pas fétichistes. Dès janvier, nous savions que le gouvernement ne reviendrait pas sur ses décrets et que ce qu'il désirait avant tout était de nous infliger une défaite radicale pour mater enfin ce monde universitaire et de la recherche non pas rebelle, oh non ! mais rétif. .

Il s'agissait d'un règlement de comptes avec un milieu social porteur de valeurs qui le dépassent. En agissant avec une telle haine, il perdait toute légitimité. Ce gouvernement n'est plus pour nous un interlocuteur valable. Ainsi, libérés d'avoir à attendre et à analyser ces gesticulations, nous avons pu mener nos luttes avec nos propres logiques, sereins, inventifs, finalement apaisés.

La force de ce mouvement :

* Le nombre et la diversité des acteurs. Pour la première fois et de façon durable, toutes les composantes de l'université, et des labos, enseignants chercheurs, administratifs, étudiants, se sont unis et ont mené ensemble une lutte non corporatiste. Et, remarquable, la présence importante de retraités, qui, grâce à « l'ouverture » du mouvement, ont pu se l'approprier et trouver leur présence légitime dans ces combats. Ils étaient là, non par solidarité, mais en acteurs.

* La dimension géographique. Le mouvement a innervé le territoire entier. Pas une ville qui ne soit « touchée ». Pas un établissement universitaire, pas un labo qui ne se soit investi dans la lutte. Que d'enseignants, de chercheurs, d'étudiants, d'administratifs qui ont vécu là pour la première fois l'expérience grisante du combat social.

* L'auto organisation du mouvement. À aucun moment, nous nous sommes laissés déposséder de l'initiative et des décisions à prendre. AG fréquentes, comité de grève, comité de mobilisation, élection des délégués aux différentes coordinations. Aucun regroupement n'a chapeauté le mouvement, aucun syndicat n'a voulu ou pu négocier sans nous et contre nous. Qui peut citer le nom d'un seul leader ? Les médias n'ont pas réussi à « isoler » l'un d'entre nous, pour en faire un leader qui leur aurait permis de placer le Un à la place du Nous.

Est-ce une partie de l'explication de la pérennité, de l'obstination, de l'inventivité dont le mouvement a fait montre. Porte-parole qui ne monopolise pas la parole, la Coordination Nationale des Universités renouvelée tous les quinze jours, réunie dans une ville différente qui assure son accueil, a pleinement joué son rôle.

* L'incroyable inventivité des formes de lutte et de résistances Cours hors les murs, ligne de métro transformée en Amphi, la ligne 14 ! Les « Procès » de ministres. La Marche de Tous les Savoirs. La Nuit des Universités à Paris 8, le vendredi 12 juin. Lancée par l'université de Pau, l'opération Escargot Electronique, partie à l'assaut des boîtes de courriers électroniques officielles, les ensevelit peu à peu sous un raz-de-marée de courriels de protestations. Les innombrables actes de désobéissance, de refus, 3000 instituteurs et directeurs d'écoles entrés en dissidence, les refus administratifs répétés.

Comme elle se l'était promise, la Ronde Infinis des Obstinés a repris ici ou là, intempestive. Sa mobilité focale a fait place à une mobilité géographique. Nous avons gagné une dimension. Nous tournons sur nous-même et dans la ville. Sur le parvis du Panthéon, à la BNF (Bibliothèque nationale de France), aux côtés des bibliothécaires en grève, à Beaubourg pour accueillir les marcheurs obstinés partis de Chartres quatre jours plutôt.

« Darcos, on te voit »

Nous girons rue de Grenelle, où gît le Ministère. « Darcos, on te voit ! » Et dès mardi, durant cinq jours, du 2 au 6 juin, de 12h à minuit devant le Panthéon, pour une ronde « européenne » . Sans oublier la métaronde, la Ronde des Rondes, où par-delà la distance, dans une dizaine de villes, les Rondes ont tourné ensemble.

Que ces rondes ne cachent pas la forêt des actions multiples, singulières qui fleurissent aujourd'hui dans des facs où les cours ont repris et où les examens ont lieu. Qui imagine que l'été nous consumera et que nous ne rependrons pas nos activités pour leur offrir une belle rentrée !

Le gouvernement a quelques soucis à se faire. Nous l'avertissons que cette lutte a produit des dizaines de milliers d'individus durablement engagés dans la résistance, qui ont plus encore qu'avant un compte à régler avec lui et avec la société qu'il veut nous imposer.

Serons-nous capables de poursuivre et d'amplifier notre lutte, de résister à leurs attaques, de ne pas nous défaire ? Seront-nous capables de résister aux sollicitations insidieuses et pleines de bon sens des « réformistes » toujours si réalistes, si pragmatiques, si ouverts, si modernes et qui toujours ont fini par nous faire un enfant dans le dos ?

À travers cette lutte collective, nous avons éprouvé ce que la lutte a de formateur, de mise en pratique de l'amitié entre égaux. Et de plaisirs.

article publié sur le site lors.fr/

Voici un article sur l'UPJV

N°41 // Juin 2009
Éditorial par Théo Haberbusch

L’heure du bilan est-elle arrivée pour Valérie Pécresse ? Un remaniement ministériel paraît aujourd’hui imminent et la question de l’avenir au sein du gouvernement de la ministre, candidate aux élections régionales en Île-de-France, est posée. Pourtant, son entourage répète régulièrement qu’elle veut rester aux commandes. Pas de bilan mais de l’action, telle est sa stratégie. Depuis quelques semaines, depuis que le conflit dans les universités s’est assoupi, la ministre multiplie donc les annonces et les discours volontaristes.
Cette semaine, lors des Rencontres universités-entreprises organisées par l’AEF et l’ORS, elle a fixé le cap des mois à venir. Bien que la loi LRU soit toujours en rodage dans les établissements et que le CNRS ne soit pas encore en ordre de marche, elle a assuré qu’une deuxième phase de la réforme était déjà lancée : le rapprochement universités-grandes écoles au sein des pôles de recherche et d’enseignement supérieur. De 83 universités et 225 écoles, elle espère pouvoir passer à 15 pôles régionaux… d’ici à la fin de l’année. Un objectif politique clair qui va se frotter à la réalité du terrain dès la rentrée. Car de Grenoble à Marseille, en passant par Montpellier et surtout Saclay, la mise en commun des services n’est pas une mince affaire.
Les difficultés sont peut-être encore plus lourdes dans les « petites » et « moyennes » universités, auprès desquelles l’ORS a enquêté ce mois-ci. Quelles stratégies adopter quand on est voisin des vastes pôles en gestation ? C’est ce que nous sommes allés voir dans l’Est de la France. Comment attirer des étudiants quand ils préfèrent rejoindre les grandes métropoles ? L’université du Havre a peut-être trouvé certaines réponses. Peut-on développer une recherche de qualité dans l’orbite de Paris ? Le défi est posé à l’université de Picardie.
DOSSIER
Ces petits établissements qui résistent aux grands
Au sommaire du dossier
 Dans l’Est, on s’allie pour durer
 Recherche : la jeune université de Picardie n’a pas encore trouvé sa place
 Anne Ferreira, conseil régional : « Si la Picardie perdait l’UPJV, ce serait une catastrophe »
 Université du Havre : le pari d’une vie étudiante « à l’américaine »
Universités, Recherche // Stratégie
Recherche : la jeune université de Picardie n’a pas encore trouvé sa place
Publié le 19 juin 2009 Par Sylvain Marcelli
Les Picards vivent dans la crainte de voir leur université se transformer en simple « collège universitaire », et ce malgré ses 21 000 étudiants. Si elle ne veut pas plafonner au niveau licence, l’UPJV doit tout miser sur la qualité de sa recherche.
Sa taille ne la classe pas parmi les petites universités mais elle ne lui permet pas non plus de prétendre se hisser parmi les grands pôles de formation et de recherche voulus par Valérie Pécresse. © S. Marcelli/AEFC
La pancarte « Sauvons l’université » est posée en évidence derrière son bureau. Prête à être ressortie lors d’une prochaine manifestation. Après quatre mois de contestation contre les réformes Pécresse, Geneviève Prévost, professeure au laboratoire de biologie animale à l’université de Picardie Jules-Verne (UPJV), ne désarme pas. Et juge toujours la « situation frustrante et préoccupante ». « Dans cinq ou dix ans, nous aurons du mal à défendre l’idée qu’un master de l’UPJV a la même valeur qu’un master de Lille, Lyon, Montpellier ou Paris 6 », redoute-t-elle. « Faute de postes et de moyens, notre université risque de ne pas pouvoir préserver toutes ses forces de recherche. Et la faculté des sciences risque de redevenir un simple collège universitaire, comme avant la création de l’université d’Amiens. »
Catastrophisme ? L’université est trop jeune pour avoir oublié qu’elle n’a pas toujours existé. Dans les années 1950, les formations de droit, de médecine, de pharmacie, de sciences et de lettres étaient rattachées aux facultés de Lille. Il faudra attendre 1969 pour que le ministère consente, après les tumultes de mai, à créer un établissement autonome à Amiens. Mais une université ne s’établit pas en un jour. Alors qu’elle fête ses quarante ans, l’UPJV doute plus que jamais de son avenir – cette crise d’identité est l’un des ressorts de la forte mobilisation anti-LRU des deux dernières années.
En concurrence avec Lille et Paris
« Dans cinq ou dix ans, nous aurons du mal à défendre l’idée qu’un master de l’UPJV a la même valeur qu’un master de Lille, Lyon, Montpellier ou Paris 6 », redoute Geneviève Prévost (à droite), professeure au laboratoire de biologie animale à l’UPJV. © S. Marcelli/AEFC
En signant le contrat quadriennal 2008-2011, le ministère a consenti à engager 5,4 millions d’euros pour la politique de recherche de l’université (+ 20 % par rapport
au contrat précédent). Mais cela n’a pas suffi à calmer les inquiétudes au sein de l’établissement. Certes, sa taille (21 000 étudiants) ne le classe pas parmi les petites universités mais elle ne lui permet pas non plus de prétendre se hisser parmi les grands pôles de formation et de recherche voulus par Valérie Pécresse. Pire, comme le souligne le contrat quadriennal 2008-2011, « la proximité des établissements universitaires de l’Île-de-France et du Nord-Pas-de-Calais accroît les difficultés que l’université rencontre pour définir son identité en matière de recherche ». Un signe ne trompe pas : beaucoup d’enseignants-chercheurs travaillant à Amiens habitent Paris ou Lille…
Un paradoxe alors que l’UPJV est plus que jamais ancrée dans son territoire, grâce au soutien du conseil régional de Picardie. « Lorsque le ministère finance une allocation de thèse, la région en finance deux », résume Olivier Goubet, directeur du Lamfa, le laboratoire amiénois de mathématique fondamentale et appliquée. La région apporte à l’université 13 % de ses ressources. Elle soutient les activités des trois pôles de compétitivité implantés sur son territoire (Industries et Agro-ressources, avec la Champagne-Ardenne, I-Trans et UpTex avec le Nord-Pas-de-Calais). Par cette politique, la collectivité cherche à combler un retard accumulé depuis des années : les dépenses de R&D ne représentent en effet qu’une faible part du PIB régional (1,1 % en 2003). Un motif aussi pour elle de pousser à des alliances entre établissements [lire notre interview].
Peur du désengagement du CNRS
L’UPJV est plus que jamais ancrée dans son territoire : « Lorsque le ministère finance une allocation de thèse, la région en finance deux », résume Olivier Goubet, directeur du Lamfa. © S. Marcelli/AEFC
Même si l’effort du conseil régional est reconnu à sa juste valeur au sein de l’université, les chercheurs restent très attachés au soutien national des grands organismes. « La notion de copilotage est essentielle, revendique ainsi Olivier Goubet, dont le laboratoire est une UMR CNRS. Nous arrivons à exister grâce à l’appui de l’établissement, soutenu par la région, mais aussi grâce à la politique très forte du CNRS dans le domaine des mathématiques. » Les élus locaux n’ont en effet pas vocation à soutenir la recherche fondamentale.
Les chercheurs du Curapp (laboratoire de sciences politiques et sociales) revendiquent eux aussi l’association avec le CNRS. « Aujourd’hui, un étudiant de philosophie peut suivre un master ou préparer une thèse à Amiens, parce qu’il y a ici une recherche vivante », souligne Bruno Ambroise. Ce jeune chercheur du CNRS affecté en 2008 à l’UPJV ne cache pas son inquiétude face à la menace d’une réduction du nombre d’unités mixtes de recherche. Une crainte recoupée par les chiffres donnés par l’Aeres : 26 % seulement des unités de recherche de l’UPJV sont associées avec des organismes de recherche, alors que la moyenne nationale pour les universités de même typologie est de 58 %. « Si demain le Curapp perdait son statut d’unité CNRS, le département philosophie aurait beaucoup plus de mal à défendre son existence et à financer ses recherches », constate-t-il. Ce serait d’autant plus dramatique que l’université d’Amiens n’est pas riche en UMR : elle a perdu voilà plusieurs années sa deuxième UMR en SHS – psychanalyse et pratiques sociales –, quand celle-ci a choisi de se relocaliser à Paris 7 où elle avait un rattachement secondaire.
Plus largement, le conflit autour de la refonte du décret de 1984 a montré à quel point les enseignants-chercheurs sont attachés à une gestion nationale des carrières et des priorités de recherche. C’est encore plus vrai dans un établissement comme l’UPJV, selon Barbara Schapira, maître de conférences au Lamfa. « Les arbitrages locaux sont extrêmement difficiles dans une université pluridisciplinaire, explique-t-elle. Sur quels critères privilégier tel ou tel domaine de recherche ? Comment répartir les moyens ? Un exemple : notre équipe décroche beaucoup de primes d’encadrement doctoral et de recherche (PEDR). Je suis certaine que nous n’en aurions pas eu autant localement. »
Un effort de restructuration
« La logique du PRES est absurde en matière de recherche, explique Frédéric Lebaron, directeur du Curapp. Il ne faut pas plaquer des impératifs technocratiques sur des réalités très mouvantes. »
© S. Marcelli/AEFC
Pour ne pas perdre ce double soutien local et national, l’université n’a d’autre choix que de faire la preuve de ses performances. Depuis 2004, l’accent a été mis sur la valorisation de la recherche, avec des effets positifs : le montant des contrats de recherche industrielle et des contrats ANR (Agence nationale de la recherche) a doublé (sept projets retenus en 2006), tandis que l’établissement a déposé quinze brevets, dont neuf génèrent des ressources. Mais cela ne suffit pas. « Consciente de ses faiblesses, l’UPJV souhaite mettre en place une stratégie globale visant à acquérir une plus forte lisibilité et une meilleure attractivité nationale et internationale », annonce le contrat quadriennal 2008-2011.
Cette stratégie porte en particulier sur la recherche dans le secteur des sciences humaines et sociales, que l’Aeres a jugé « peu lisible et moyennement performante » dans son rapport d’évaluation. Un vaste chantier de restructuration est en cours, à l’image de ce qui a déjà été réalisé dans les domaines des sciences et technologies et des sciences de la vie. L’université a déjà fortement diminué le nombre de ses équipes en SHS (de 19 à 12). Et, depuis 2005, elle consacre la quasi-totalité du bonus qualité recherche (BQR) à ce secteur pour l’organisation de colloques, des publications, des équipements, sachant que le taux de prélèvement sur la dotation annuelle recherche du contrat quadriennal est de 15 %. Reste aujourd’hui à prouver la pertinence scientifique de ces regroupements de laboratoires : c’est tout l’enjeu du prochain contrat quadriennal.
Vers qui se tourner ?
Dans un paysage marqué par un puissant mouvement de concentration, l’université de Picardie doit aussi trouver des partenaires pour conforter sa stratégie de recherche. Son président, Georges Fauré, voudrait nouer plus de liens avec l’université de Reims, l’Université de technologie de Compiègne, voire l’université de technologie de Troyes. « Nous nous dirigeons vers la constitution d’écoles doctorales communes », annonçait-il en septembre dernier (1). La construction d’un PRES de collaboration est également dans les tuyaux.
Le potentiel recherche de l’UPJV en chiffres
Cette logique de site se heurte pourtant à des contraintes purement géographiques : Reims, situé à 173 kilomètres d’Amiens, est plus loin que Lille ou Paris. Elle suscite aussi des réticences. « La logique du PRES est absurde en matière de recherche, tranche Frédéric Lebaron, directeur du Curapp. Il ne faut pas plaquer des impératifs technocratiques sur des réalités très mouvantes : il peut être aussi légitime, voire plus, de multiplier les collaborations avec Lille, Paris ou Bruxelles. Pour faire de la bonne recherche, il faut faire confiance aux chercheurs. »
Les choix qui seront faits dans les prochaines années seront décisifs pour l’avenir de l’établissement picard. « Nous devons prendre le contre-pied de la tendance qui voudrait que l’UPJV devienne un collège universitaire, estime Olivier Goubet. Cette université ne doit pas avoir peur de tirer les choses vers le haut et de viser l’excellence scientifique. » Car, comme le résume crûment un enseignant-chercheur, « il sera beaucoup pardonné à une université lilloise qui se plante, tandis que l’université d’Amiens n’a pas le droit à l’erreur »…
(1) Il n’a pas été possible de le joindre pour cet article.
Le potentiel de recherche de l’UPJV en chiffres UMR : 32 équipes ou laboratoires dont 8 en cotutelle avec le CNRS, 3 avec l’Inserm. Effectifs : 520 enseignants-chercheurs et 17 chercheurs. SHS : elles regroupent près de la moitié des enseignants-chercheurs de l’université. PEDR : 15 % des enseignants-chercheurs en bénéficiaient en 2005 (moyenne nationale : 20 %). Locaux : environ 21 000 m2 sont consacrés aux activités de recherche. Un nouveau bâtiment de 6 000 m2 dédié à la recherche doit être construit sur le futur CHU d’Amiens d’ici à 2013. Sources : Rapport d’établissement de l’Aeres (décembre 2007) et contrat quadriennal (juillet 2008).
Anne Ferreira, conseil régional : « Si la Picardie perdait l’UPJV, ce serait une catastrophe »
Publié le 19 juin 2009 Par Sylvain Marcelli
« La volonté du gouvernement d’ignorer les petites universités pourrait être fatale à l’université de Picardie Jules-Verne », juge Anne Ferreira, vice-présidente chargée de la recherche et du transfert de technologies au conseil régional. Or le soutien à l’UPJV est une priorité de la collectivité.
« La région me semble être un territoire pertinent pour faire du sur-mesure et pour faciliter le travail des équipes de recherche. » D.R.
Elle est sceptique sur le choix de la ministre d’encourager la création de vastes pôles d’enseignement supérieur et de recherche. Et insiste sur la « pertinence » de la région dans les stratégies de recherche et d’innovation. Anne Ferreira, vice-présidente chargée de la recherche et du transfert de technologies au conseil régional de Picardie, revient sur la politique de ce « petit établissement » qu’est l’université de Picardie Jules-Verne.
L’ORS : L’UPJV risque-t-elle de se transformer en « collège universitaire » ?
Anne Ferreira : Personne ne sait jusqu’où peut aller ce gouvernement. La ministre n’est pas claire. Son intention en favorisant des grands pôles est-elle de renforcer Lille et Paris et de ne garder que des antennes de premier cycle à Amiens ? Une telle décision serait catastrophique pour la Picardie, qui n’aurait plus de thésards, plus de laboratoires de recherche et peut-être plus de CHU. De plus, je ne suis pas certaine que l’émergence de ces grands campus soit suivie de résultats : faire travailler les gens côte à côte ne leur apprend pas à travailler ensemble.
L’ORS : L’UPJV et l’Université de technologie de Compiègne, qui ont des vocations différentes, peuvent-elles vraiment travailler ensemble, comme les y incite le conseil régional ?
Anne Ferreira : Tisser des partenariats entre l’UPJV et l’UTC a du sens car ces deux universités ont des laboratoires et des enseignements complémentaires. Des collaborations existent déjà sur les questions de santé, sur la chimie verte ou sur la robotique, associant d’ailleurs des écoles d’ingénieurs comme l’Esiee d’Amiens ou l’institut LaSalle Beauvais. Même si ce n’est pas dans les habitudes, mieux vaut travailler ensemble plutôt que risquer l’émiettement.
L’ORS : L’échelon territorial est-il le plus adapté pour mener une politique de recherche et d’innovation ?
Anne Ferreira : La Picardie n’est pas un village gaulois. Sans l’engagement de l’État, sans les fonds européens, sans les partenariats noués avec d’autres régions ou d’autres pays, nous ne pourrions pas avancer. Mais la région me semble être un territoire pertinent pour faire du sur-mesure et pour faciliter le travail des équipes de recherche. Depuis le changement de majorité en 2004, nous avons beaucoup misé sur la matière grise, notamment en multipliant les allocations de recherche. Mais nous récoltons aussi les résultats d’une dynamique enclenchée il y a une vingtaine d’années. Si le centre de valorisation des glucides n’avait pas été soutenu, nous ne serions pas partie prenante dans le pôle de compétitivité Industries et Agro-ressources…
L’ORS : Le conseil régional a-t-il vocation à soutenir l’effort de recherche dans le domaine des SHS ?
Anne Ferreira : Innover sans prendre en compte les conséquences sur la société et l’environnement, c’est faire fausse route, comme le montre l’expérience des agrocarburants. Les sciences humaines et sociales ont leur mot à dire dans des domaines aussi divers que les risques industriels ou la chimie verte. Nous portons par exemple, avec le CHU d’Amiens et le professeur Duvauchelle [qui a réalisé la première greffe mondiale du visage en 2005], un projet d’institut baptisé Faire faces : en dehors de l’approche médicale, il s’agit de réfléchir aux questions éthiques ou psychologiques. Les SHS figurent ainsi en bonne place dans le schéma régional d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche.

LRU 2 : des parlementaires et universitaires veulent jeter les bases d'une réforme de l'autonomie" (Educpro)‏

A l'initiative de Daniel Fasquelle, doyen de la faculté de droit de Boulogne-sur-Mer (université du Littoral), se sont déroulées le 16 juin 2009 les Premières rencontres parlementaires intitulées, « L'Université française : irréformable ou malade de la réforme ? ». Ce député UMP (Pas-de-Calais) avait, avec d'autres, fait des propositions sur le statut des enseignants-chercheurs pour sortir de la crise.

Une autonomie académique revendiquée

Souhaitant une autonomie plus académique ou pédagogique qu'une autonomie de moyens, le député a déclaré vouloir une loi autonomie 2. « J'en prendrai peut-être l'initiative. L'université n'est pas irréformable, mais il est nécessaire de réunir certaines conditions : engager un dialogue pour un projet partagé, ne pas se tromper de modèle (en plaquant le modèle étranger, le modèle de l'entreprise ou celui des grandes écoles), laisser l'autonomie pédagogique et académique aux enseignants-chercheurs, avoir le courage d'aborder les relations avec les grandes écoles, former de plus grandes universités, développer les relations avec les lycées et aborder la question de la sélection à l'entrée de la licence et du master ».

Pour Daniel Fasquelle, ces Rencontres pourraient préfigurer un « grand débat sur l'enseignement supérieur et la recherche » à l'automne 2009, à l'image du Grenelle de l'environnement.

Financement et sélection à revoir

Parmi les conditions pour réformer la LRU, Jean-Leonce Dupont (sénateur de l'Union centriste, vice-président du Sénat) a évoqué deux tabous à dépasser : celui du financement des universités et celui de la sélection à l'entrée de la licence et du master. Pour lui, « on n'assiste pas à une privatisation de l'université alors que 95% des financements sont ceux de l'Etat. Mais si on veut que le système réussisse, il faut réussir le processus d'orientation ».

Codifier l'indépendance des universitaires

Guillaume Drago, professeur de droit à Paris 2, en a appelé aux parlementaires pour qu'une LRU 2 et une loi statutaire pour les universitaires stabilisent des garanties, à l'image de celles définissant l'indépendance des magistrats. Pour lui, la réforme de la LRU passe d'abord par une distinction entre le pouvoir de gestion et le pouvoir académique, qu'il souhaite organiser par discipline.

Une distinction que les universités américaines opèrent entre un CA avec des membres non élus s'occupant de la gestion de l'établissement alors que les universitaires gèrent eux-mêmes les affaires académiques et scientifiques, comme l'a rappelé Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS qui a enseigné à Yale et qui a comparé les systèmes américains et français (voir sa tribune dans La Tribune du 31 décembre 2008). « Les libertés universitaires doivent être réelles, organisées dans un organe propre même s'il est limité par l'organe de gestion », a-t-il détaillé.

Restaurer la collégialité des décisions dans l'université

Sur le rôle trop important confié au président de l'université et au CA, il a également souhaité restaurer la collégialité des décisions (avec un rééquilibrage au profit du conseil scientifique, des règles de bonne conduite dans les comités de sélection…).

Vincent Berger, le nouveau président de Paris 7 a lui prôné un « contrat de gouvernance » équilibré basé sur la collégialité et un respect de la subsidiarité avec les composantes. Faisant référence à Claude Allègre, il a ainsi illustré son propos : « Si un président d'université prône une idée particulière sur le réchauffement climatique et distribue des primes, recrute des personnels en ce sens, il aura au final une grande influence sur la démocratie… ».

Plusieurs intervenants ont souhaité revoir le nombre de membres élus au CA et le mode de scrutin du président de l'université, qui conduit souvent à un arbitrage par les Biatoss et les étudiants et empêche une bonne représentativité de tous dans les universités pluridisciplinaires.

Les grandes écoles sont-elles réformables ?

Au-delà des réformes de gouvernance, les bases mêmes de l'enseignement supérieur français ont été remises en cause et certains en font un préalable pour reconstruire l'université. « Tant qu'on n'aura pas posé de manière frontale la question de notre système dualiste [entre universités et grandes écoles], on assistera au déclin de l'université française », a certifié Michel Fichant, professeur d'histoire de la philosophie moderne à Paris 4.

Un credo repris par Olivier Beaud pour qui « le grand défi n'est pas de moderniser l'université mais de moderniser l'enseignement supérieur. Les grandes écoles ont eu un rôle historique pour former les cadres de la nation, mais elles sont dans une position inconfortable actuellement », en raison de l'absence de recherche dans leur « système conformiste ». De quoi nourrir d'autres rencontres, voire des Etats généraux.

Règlements de comptes aux Premières rencontres parlementaires

Ce premier grand débat depuis le mouvement des universités de ces derniers mois a été l'occasion de régler quelques comptes. Olivier Beaud, qui présidait la première table ronde dont la médiatrice était une journaliste du Figaro, a fustigé la façon dont les éditorialistes de ce quotidien avaient traité le mouvement. « J'appelle cela la Pravda quand une presse n'informe plus mais déforme tout dans des éditos aussi violents et faux. On ne s'est pas battu pour de l'argent mais pour des principes établis il y a un siècle. On a perdu la bataille mais pas la guerre. » Il a par ailleurs dénoncé le poids trop important des syndicats étudiants empêchant les réformes de l'université.

Jean-Louis Fournel, président de Sauvons l'université, en tête de la mobilisation, a lui quitté la salle après avoir dit « la colère d'un monde, d'un métier » en déplorant que ni le principal syndicat enseignant et ni le principal syndicat étudiant ne soient représentés à cette discussion, regrettant qu'elle n'arrive que maintenant.

Fabienne Guimont

vendredi 19 juin 2009

Communiqué de la CNU

Réponse de la Coordination Nationale des Universités
aux déclarations de Xavier Darcos à l’AEF le 10 juin

Commentant la décision de la CPU de suspendre sa participation à la Commission Marois-Filâtre, Xavier Darcos minimise, banalise, normalise. Selon lui, ce serait « un petit épisode », dont « il ne faut pas exagérer » la portée ; d’autant que la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignants (dite « mastérisation ») ferait l’objet d’un « consensus ».

X. Darcos a parfaitement raison, mais pas au sens où il l’entend : il y a bel et bien consensus pour ne pas accepter cette réforme. En l'état, elle entraînera une dégradation profonde de la formation disciplinaire et professionnelle des enseignants et, à terme, une remise en cause des concours nationaux ainsi qu'une précarisation des personnels. La Coordination Nationale des Universités, les directeurs des IUFM, les directeurs des Écoles Normales Supérieures, la Coordination Nationales des Formateurs d’Enseignants, la Conférence des directeurs des UFR de sciences, la Conférence des directeurs des UFR de lettres et sciences humaines, la Conférence des Présidents d’Universités, des sociétés savantes, des jurys de CAPES et d’Agrégation ont dit et redit, chacun de leur point de vue, leur opposition circonstanciée aux textes que X. Darcos est en train d’imposer. Et lors du vote au Comité Technique paritaire, aucun représentant des syndicats n’a voté en faveur de ce texte. Certes, comme le dit X. Darcos, certains se sont abstenus, et l’abstention revient à « ne pas voter contre ». Mais « ne pas voter contre » ne signifie pas non plus voter pour, comme les déclarations récentes de la FSU le montrent parfaitement.

Qu’importe. X. Darcos n’est pas à ça près. Ce qu’il appelle « consensus », c’est son refus réitéré depuis huit mois d’entendre les voix de désaccord, malgré leur nombre et leur convergence, malgré leurs compétences et leurs arguments, malgré leur bonne foi.

Le retrait de la CPU de la Commission Marois-Filâtre et les commentaires qu’il inspire à X. Darcos illustrent, une fois de plus, la façon dont ce ministre, à l’image du gouvernement dans son ensemble, mène ses réformes : dans le plus parfait mépris de ses interlocuteurs naturels et institutionnels. Ce que X. Darcos omet de dire, c’est que la suspension de la participation de la CPU à cette Commission a été suivie du retrait de plusieurs autre partenaires universitaires, également parties prenantes des travaux qu’elle avait mis en route.

En même temps qu’il prétendait vouloir dialoguer avec les présidents d’universités, les IUFM et les sociétés savantes à travers la Commission Marois-Filâtre, X. Darcos était déjà en train de la saborder. Que les « interlocuteurs » ainsi moqués decident d’en tirer les conséquences, c’est pour X. Darcos un « petit épisode ».

On ne saurait mieux dire combien il importe peu à X. Darcos d’« avancer » en bonne intelligence avec les professionnels qui, pourtant, seront chargés de mettre en œuvre ses réformes. Dès lors, son souci démagogiquement proclamé des étudiants ne peut convaincre que ceux qui se veulent dupes : en avançant en force, X. Darcos met en péril l’année 2009-2010 bien plus sûrement que s’il avait accepté, comme cela lui a été demandé dès septembre 2008, de prendre le temps d’un véritable dialogue, d’une véritable réflexion constructive avec les acteurs concernés.

C’est tellement évident qu’on ne peut qu’en déduire ceci : X. Darcos est l’exécutant de basses œuvres qui visent sciemment à démanteler le système éducatif français.

Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités, 15 juin 2009

jeudi 18 juin 2009

Plus de 200 000 étudiants dans la rue en Allemagne


http://fr.euronews.net/2009/06/18/plus-de-200-000-etudiants-dans-la-rue-en-allemagne/

C’est en musique qu’ont défilé près de 240 000 élèves et étudiants en Allemagne. Un mouvement de grande ampleur qui a touché plus de 70 villes du pays. “Sauver l‘éducation, pas seulement les banques”, pouvait-on lire sur les banderoles. Les manifestants reprochent au système scolaire allemand d‘être injuste et de manquer de moyens.

Pour cette jeune fille par exemple, les classes doivent contenir moins d‘élèves et être mieux équipées.

Principal écueil, selon eux, de la formule allemande : l’orientation précoce des élèves dès la fin de l‘école primaire. Ils sont répartis ensuite selon leurs niveaux dans trois types d‘établissements.

“D’abord, nous voulons une école pour tous, c’est-à-dire pas un système à trois piliers”, explique cette jeune étudiante. “Nous voulons une éducation gratuite pour que ceux qui sont défavorisés socialement aient aussi une chance d’avoir une vraie éducation et une place à l’université”.

Une référence directe à la hausse des frais universitaires programmée pour la rentrée prochaine. Les étudiants mettent en cause également l’harmonisation européenne des diplômes. Le processus de Bologne vise à uniformiser les cursus dans les pays membres sur le mode Licence-Master-Doctorat. Des ajustements jugés trop rigides en Allemagne.

mercredi 17 juin 2009

Lycéens et étudiants allemands entament une grève nationale

Lycéens et étudiants allemands entament une grève nationale

http://www.rtbf.be/info/lyceens-et-etudiants-allemands-entament-une-greve-nationale-117168

15.06.09 - 12:20 (Belga) Des lycéens et étudiants de plus de 60 villes allemandes ont entamé lundi une "grève de l'éducation" de cinq jours pour attirer l'attention sur les "failles" du système éducatif allemand.

Lundi matin, les jeunes grévistes ont commencé à bloquer des amphithéâtres dans les universités de Berlin, Heidelberg, Bochum, Wuppertal et Hambourg, a indiqué le comité d'organisation du mouvement.

Des manifestations, des blocus de lycées et d'universités et des discussions hors les murs sont prévues tout au long de la semaine. Le point d'orgue de la grève est prévu mercredi, avec des manifestations dans 80 villes dans toute l'Allemagne. Les organisateurs attendent entre 150.000 et 200.000 participants.

La grève vise notamment à protester contre la hausse prévue des frais universitaires et la réduction d'un an du cursus d'études dans le secondaire. Les étudiants
ont notamment reçu le soutien de la fédération des syndicats allemands. (GFR)

dimanche 14 juin 2009

Motion des jurys de CAPES et d'Agrégation contre la mastérisation

Sauvons les concours de recrutement des enseignants !

Nous, membres de différents jurys de CAPES et d'Agrégation de la session 2009, tenons à exprimer solennellement notre consternation devant la façon dont est géré le dossier de la réforme du CAPES et notre opposition aux mesures préconisées pour les «nouveaux» CAPES.

C'est à partir de notre expérience de membres de ces jurys, constitués d'enseignants du secondaire, des classes préparatoires, des universités, des IUFM et de membres des corps d'inspection que nous considérons que ces mesures, si elles étaient appliquées,
entraîneraient une très grave dégradation de la formation et du recrutement des enseignants et, à terme, une remise en cause des concours nationaux et une précarisation des personnels enseignants.

Ces mesures conduisent en effet à un affaiblissement inacceptable des contenus disciplinaires des concours sous couvert de « professionnalisation », alors même que l'année de stage de formation
en alternance rémunérée existant actuellement est supprimée dans le projet ministériel. Et les « stages » prévus pendant les deux années des « masters enseignement » ne sont nullement à même de compenser les effets néfastes de cette suppression - ou de sa réduction à une
décharge symbolique lors de la première année d'exercice.

La précipitation qui a caractérisé la gestion de ce dossier, les incessants bricolages qui se succèdent depuis l'annonce de la réforme, les tergiversations, les annonces sans suite, les « mesures transitoires », les incertitudes maintenues sur les modalités des épreuves et les programmes du concours, ont créé un tel climat de confusion et de chaos qu'il est urgent et impérieux de reprendre totalement le dossier pour qu'émerge un projet intellectuellement et
professionnellement cohérent.

Dans cette perspective, nous prenons acte de l'annonce du ministre concernant le maintien en l'état pour 2010 du CAPES actuel que nous entendons comme le maintien de l'intégralité de ses modalités actuelles, y compris pour les dates du concours et les conditions d'inscription.

Cependant, comme l'ensemble des collègues engagés dans la mobilisation contre les réformes actuelles, nous pensons que toute refonte des concours doit être arrêtée à l'issue d'une large
concertation et de véritables négociations avec tous les acteurs de la formation des enseignants.

Celles-ci supposent un retrait des projets actuels, un réexamen complet du dossier de la formation et du recrutement des enseignants et l'abandon de toute « mesure transitoire
» et de toute mise en place progressive de la «mastérisation».

Nous ne sommes évidemment pas hostiles par principe à toute refonte des concours ni à l'ambition affichée d'élévation du niveau de recrutement des enseignants. C'est dans cette optique que nous tenons à rappeler quelques principes qui sont, selon nous, essentiels pour toute réforme à venir des CAPES : - le recrutement de tous les enseignants doit se faire par concours nationaux avec un programme national, des épreuves nationales et un jury national unique pour
l'admissibilité et l'admission pour toutes les épreuves, associant, comme c'est le cas actuellement, des enseignants des universités, du second degré, des classes préparatoires et des membres des corps d'inspection ;

- les lauréats doivent avoir le statut de fonctionnaires stagiaires (de la fonction publique d'État) et pour assurer une véritable formation pédagogique et professionnelle l'année de stage rémunérée de formation en alternance avec un service significativement réduit doit
être maintenue ;

- l'évaluation du niveau de maîtrise des disciplines doit rester le fondement du recrutement. En conséquence les épreuves, écrites et orales, doivent être disciplinaires et les jurys doivent être composés de spécialistes de la discipline ;

- un lien thématique, quand il existe, doit être maintenu entre les programmes du CAPES et ceux des agrégations afin d'éviter notamment que la préparation à l'agrégation ne soit réservée qu'à un petit nombre «d'établissements d'élite».

En tant que membres de jurys de CAPES et d'Agrégation, soucieux de l'intérêt des candidats, des futurs enseignants et des élèves, notre responsabilité est en tout premier lieu d'assurer, dans les meilleures conditions d'équité possibles, un concours d'un niveau scientifique élevé, fondement de la légitimité scientifique et professionnelle des lauréats et de la qualité du service public d'enseignement. Mais il est également de notre responsabilité de ne pas nous taire devant ce
que nous considérons comme un gâchis et un désordre qui ne peuvent à terme qu'entraîner une dégradation du niveau de recrutement des enseignants et donc de l'enseignement de nos disciplines.

Motion votée :
par la majorité des membres du jury du CAPES externe d'allemand, soixante-cinq membres du jury du CAPES externe d'anglais, la majorité du jury de l'agrégation externe d'anglais, l'unanimité, moins une abstention, du jury du CAPES externe d'arabe, la majorité du
jury de l'agrégation externe d'arabe, l'unanimité, moins deux abstentions, des membres du jury du CAPES externe de breton, l'unanimité, moins deux abstentions, du jury du CAPES externe
d'espagnol, la majorité des membres du jury du CAPES externe d'Histoire et de Géographie, la majorité des membres du jury de l'agrégation externe d'Histoire, l'unanimité, moins deux abstentions, des membres du jury du CAPES externe d'italien, la majorité du jury du
CAPES interne d'italien, la majorité du jury du CAPES externe de Lettres Classiques, la majorité du jury de l'agrégation externe de Lettres Classiques, la majorité des membres du jury du CAPES externe de Lettres Modernes, vingt-neuf membres du jury de l'agrégation
externe de Lettres Modernes (dont la commission de littérature comparée, à l'unanimité) la majorité de la commission d'ancien français du jury d'agrégation externe de Lettres Modernes, la majorité du jury de l'agrégation interne de Mathématiques ;

Avec le soutien de l'Association des Études Grecques (AEG), la Société des Professeurs d'Histoire Ancienne des Universités (SOPHAU), la Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Supérieur Public (SHMESP), l'Association des Historiens contemporanéistes de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (AHCESR), l'Association des Professeurs d'Histoire-Géographie (APHG), l'Association des Professeurs de Langues en IUT (APLIUT), l'Association des Professeurs de Langues Anciennes de l'Enseignement Supérieur (APLAES), la Coordination Nationale des Associations Régionales d'Enseignants de Langues Anciennes (CNARELA), la Société des Hispanistes Français (SHF), la Société des Italianistes de l'Enseignement Supérieur (SIES), la Société des Langues Néo-Latines, du vice-président du CAPES externe de chinois, du président du jury de l'agrégation externe de japonais.

samedi 13 juin 2009

Communiqué des organisations syndicales de la Fonction publique

Les organisations syndicales de fonctionnaires CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa ne siégeront pas au Conseil supérieur de la fonction publique d’Etat le 12 juin dont l’essentiel de l’ordre du jour est consacré à l’examen des décrets sur la mastérisation des personnels enseignants et d'éducation. Cette décision fait suite au vœu voté à l’unanimité des organisations syndicales lors de la section syndicale du CSFPE le 2 juin et demandant le retrait de ces textes de portée statutaire de l’ordre du jour. Elles renouvellent expressément cette exigence.

Le dispositif prévu en l’état ne permettra pas aux futurs enseignants de bénéficier d’une véritable formation professionnelle et universitaire.

En proposant l'étude des décrets à cette date du 12 juin 2009, le gouvernement a préjugé des conclusions des travaux de la commission Marois-Filâtre et des groupes de travail qui se réunissent en cette période.

Les organisations syndicales et les différents acteurs liés à cette réflexion n’ont cessé de demander du temps afin de mener un véritable débat dans la sérénité et obtenir des résultats satisfaisants pour tous et permettant une véritable amélioration de la formation des
enseignants et CPE. Le gouvernement en voulant précipiter les évènements fait fi de la concertation qu'il a lui même décidée et dès lors porte l'entière responsabilité de l'échec de ces discussions.

Aujourd’hui, les organisations syndicales de fonctionnaires : CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires, Unsa demandent au gouvernement de les écouter afin de prendre en compte leurs exigences.

Paris, le 11 juin 2009

vendredi 12 juin 2009

Nouvelles d'ailleurs

NOUVELOBS.COM | 10.06.2009 | 22:50

L’appartement de l’étudiante de 24 ans a été perquisitionné. Plusieurs de ses proches estiment que "c’est son engagement qui est visé".

La porte-parole du syndicat Sud-Etudiant est en garde à vue depuis mercredi matin 10. Anouck Colombani, 24 ans, étudiante en master de philosophie à l’université de Paris 8 a été jointe mercredi matin par des policiers qui lui ont demandé de se rendre au commissariat de Saint-Denis. Elle s’y est rendue vers 9 heures. A 11 heures, Anouck Colombani s’est vu signifier son placement en garde-à-vue, avant d’être conduite à l’hôtel de police du département. Les policiers auraient perquisitionné son domicile, et emporté notamment son ordinateur.
Depuis le début de sa garde-à-vue, enseignants, étudiants, personnels universitaires, et amis sont mobilisés devant l’hôtel de police de Bobigny. Ils dénoncent "une garde-à-vue qui intervient alors qu’un mouvement social occupe les universités depuis maintenant quatre mois, et qu’une nuit des universités est justement prévue à Paris 8 dans la nuit de vendredi à samedi". Selon eux, cette mesure participe des "multiples tentatives de criminalisation du mouvement étudiant".

"C’est son engagement qui est visé"


Ces faits semblent intervenir dans le cadre d’une enquête conduite par la police judiciaire de Reims, en charge notamment des investigations relatives aux incidents survenus lors du contre sommet de l’Otan début avril à Strasbourg. Anouck Colombani avait participé à la manifestation, et avait été hospitalisée après avoir reçu une pierre dans le visage. "Nous ne sommes donc pas dupes de la raison pour laquelle Anouck est ce soir en garde-à-vue, c’est son engagement qui est visé", ajoute l’un de ses camarades.

Elsa Vigoureux

lundi 8 juin 2009

4e Coordination Nationale de la Formation Des Enseignants

La 4e Coordination Nationale de la Formation Des Enseignants s'est réunie à Censier (Université Sorbonne Nouvelle -- Paris 3) ce samedi 6 juin 2009. Les travaux, qui ont réuni une centaine de participants (délégués d'IUFM et d'UFR, responsables syndicaux, un représentant de la CDIUFM, représentants d'associations professionnelles), ont permis de dresser un état du mouvement d'opposition aux réformes ministérielles et d'adopter plusieurs motions (il est à noter que tous les textes ont été adoptés à l'unanimité).



MOTION 1


RETRAIT IMMÉDIAT DE LA NOTE DE SERVICE HETZEL DU 5 JUIN


Alors que le ministère de l'éducation nationale cherche à imposer ses projets de décrets, hier, 5 juin, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche a anticipé sur leur publication. Il adressé aux présidents d'universités et aux recteurs une note de service qui les engage à commencer la mise en oeuvre de la réforme de la formation des maîtres par la délivrance d'équivalences de M1 et de M2 aux candidats et lauréats des concours de recrutement de 2010.

Par delà les dispositions particulières envisagées par ce texte, il s'agit d'un viol de la légalité. Aucun texte réglementaire n'ayant été promulgué jusqu'à présent pour modifier le recrutement et la formation des enseignants, cette note anticipe une réforme qui, pour l'instant, n'existe que sous forme de déclarations et de communiqués des ministres, mais n'a aucune existence juridique.

C'est une nouvelle provocation envers la communauté universitaire, les enseignants et les formateurs des UFR et des IUFM. C'est une nouvelle humiliation pour les instances universitaires : ce texte est envoyé aux présidents d'université alors que les ministères ont mis en place la commission dite de « concertation » Marois-Filâtre, qui a à peine commencé ses travaux.

C'est un déni de la volonté des instances universitaires, qui ont refusé de la façon la plus massive et la plus catégorique le projet de réforme gouvernemental. Et c'est une façon perverse de concevoir l'autonomie des universités puisqu'on leur dit en somme : mettez en oeuvre de la manière qui vous conviendra cette réforme dont vous ne voulez pas.

C'est une atteinte sans précédent à l'égalité des étudiants : les critères d'attribution des équivalences pourront être « modulés » d'une université, d'une UFR ou d'un IUFM à l'autre. Qui pourra assurer que l'équivalence accordée à Lille le serait à Toulouse, que l'équivalence accordée en maths ici le serait en espagnol là ? Ce texte ébranle le cadre national des diplômes et porte atteinte à la souveraineté des jurys.

On peut s'étonner que le ministère, qui s'est affirmé récemment si soucieux de préserver la valeur des diplômes et leur contenu, improvise ainsi des critères de validation fantaisistes.

La Coordination nationale formation des enseignants demande au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche d'annuler ce texte. Elle demande aux syndicats d'attaquer cette note de service par tous les moyens, de ne pas participer aux auditions de la commission
Marois-Filâtre et de se retirer des « groupes de travail ». Elle appelle les instances universitaires à refuser d'appliquer cette note et à exiger son annulation. Elle appelle la Conférence des présidents d'universités et la CDIUFM à refuser dès aujourd'hui de continuer à siéger dans la commission Marois-Filâtre tant que ce texte et les projets de décrets sur le recrutement des enseignants ne sont pas retirés.


MOTION 2


PROPOSITIONS D'ACTIONS



La CNFDE appelle à la poursuite de l'action sous toutes ses formes, pour mettre en échec le putsch gouvernemental et la promulgation à marche forcée des décrets modifiant le recrutement et la formation des enseignants.



- La CNFDE, en accord avec la Coordination Nationale des Universités, appelle à l'unanimité tous les syndicats à voter contre les décrets lors du Conseil Supérieur de la Fonction Publique d'État du 12 juin 2009.

- La CNFDE va proposer à tous les signataires de l'appel « Formation des enseignants : le temps presse ! » un nouvel appel demandant le retrait des projets de décrets et la reconduction pour 2010 des dispositifs actuels de recrutement et de formation des enseignants. Une conférence de presse sera organisée pour le lancement de cet appel.

- La CNFDE recommande à tous les jurys (concours, examens, qualification professionnelle) d'utiliser tous les moyens possibles pour exprimer leur condamnation de la réforme gouvernementale : rétention de notes, motions, blocage administratif.

- La CNFDE appelle à organiser dans chaque université le blocage administratif de l'application de la circulaire Hetzel du 5 juin (voir la déclaration ci-dessous) : pas de remontée des maquettes
de masters « enseignement », pas de mise en place des équivalences de M1 et M2, les PLC1 doivent être inscrits administrativement dans les IUFM.

- La CNFDE appelle à prévoir, à organiser et à annoncer dès maintenant des actions dès la rentrée : grèves sous toutes leurs formes, manifestations, diffusions de tracts, etc.

- La CNFDE appelle à l'organisation, dans chaque établissement, de journées d'étude et de concertation réunissant des formateurs des IUFM et des UFR pour élaborer collectivement une autre réforme de la formation des enseignants. Le CNFDE fera des propositions pour coordonner ces assises locales et leur donner une visibilité nationale.

- La CNFDE appelle à participer aux manifestations du 12 juin devant le CSFPE, du 13 juin, et à toutes les manifestations qui pourraient être organisées, localement ou nationalement, dans le cadre du mouvement de refus des contre-réformes gouvernementales.

- La CNFDE appelle à organiser partout, et en particulier en direction des parents d'élèves et des lycéens passant le bac, des distributions de tracts (et spécialement le 4 pages « École en danger ») expliquant les raisons de notre mouvement.





MOTION 3



AMÉLIORER LA FORMATION DES ENSEIGNANTS : SUR QUELS PRINCIPES ?


Modifier en profondeur la formation des enseignants, c'est s'engager sur le long terme. Concevoir une réforme demande donc du temps, des espaces de négociation avec toutes les parties prenantes. C'est pourquoi il faut reconduire immédiatement et intégralement les modalités, conditions et plans de formation pour les lauréats des concours de 2010. Une réforme
de la formation des enseignants doit être conforme aux principes suivants :

*1*. Le recrutement des enseignants des 1^er et 2^nd degrés doit s'opérer systématiquement à travers des concours nationaux donnant lieu, pour les lauréats, à l'obtention d'un poste de fonctionnaire d'État.

*2*. Le recrutement des PLC certifiés, des PE et des PLP doit se réaliser au même niveau du cursus universitaire.

*3*. Un cadre national doit garantir l'unité des formations et la qualité des recrutements.

*4*. La formation initiale professionnelle et rémunérée après le concours, avec un statut de fonctionnaire stagiaire, doit avoir lieu sous la responsabilité des IUFM, écoles professionnelles
interuniversitaires, dont le potentiel actuel doit être préservé et renforcé. Durant l'année post-concours, la formation doit respecter l'équilibre suivant : 1/3 du temps pour la prise en charge de classes en responsabilité, 2/3 pour l'analyse de pratique et les autres modes de
formation.

*5*. Une formation des enseignants de qualité doit être une formation en alternance, mobilisant des équipes de formateurs pluricatégorielles.

*6*. La formation continue doit être d'emblée articulée au dispositif de formation initiale. Celle-ci doit comprendre aussi un accompagnement à l'entrée dans le métier.

*7*. Nous demandons une structure académique interuniversitaire pour la formation initiale, la formation continue et la recherche en éducation, intégrant le potentiel de formation et de recherche des IUFM et permettant de renforcer les coopérations entre les UFR et les IUFM dans les formations académiques et professionnelles.

*8*. Il faut développer la formation continue de tous les formateurs d'enseignants, quelle que soit leur catégorie.

*9*. Compte tenu des besoins actuels, il faut augmenter le nombre de postes mis au concours et assurer sa visibilité à moyen terme à travers un plan pluriannuel de recrutement.

*10*. Les étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement doivent bénéficier d'allocations d'étude ou de dispositifs de prérecrutement.

*11*. Nous refusons la juxtaposition dans la même année du M2, des épreuves des concours, des stages en responsabilité, etc. qui en ferait une année ingérable, aboutirait à dévaloriser les masters et inciterait au bachotage.

*12*. Toute réforme doit aboutir à une véritable amélioration de la qualification professionnelle des enseignants.


*Le temps a manqué pour aborder les points suivants, sur lesquels il faudra approfondir la discussion :*

. La formation actuelle des enseignants à Bac + 5, dans le cadre universitaire, doit être reconnue par la délivrance d'un master.

. La revalorisation, qui doit bénéficier à l'ensemble des enseignants et des personnels, ne doit pas être dépendante de la réforme de la formation.

. Place des concours : L3, M1, M2, après M2 ?

. Modalités de financement des études : allocations d'étude, allocation de formation, prérecrutement...

. Articulation formation-recherche : initier tous les enseignants aux démarches de la recherche (scientifique, didactique et pédagogique) ; la formation prend appui sur les recherches.

. Possibilité de réorientation.

. Préprofessionnalisation en licence.



Motion type sur la note Hetzel :



Ce texte est proposé pour être voté dans toutes les instances qui ont trait à la formation des enseignants (jurys, Conseils d'université, UFR, collèges disciplinaires,...) avec les adaptations utiles.


NOUS REFUSONS DE METTRE EN OEUVRE LA NOTE HETZEL


Alors que le ministère de l'éducation nationale cherche à imposer ses projets de décrets modifiant le recrutement des enseignants, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche anticipe sur leur publication avec la note de Patrick Hetzel, Directeur de la DGESIP,
sur la délivrance d'équivalences de M1 et de M2 aux candidats et lauréats des concours de recrutement de 2010, note qu'il a adressée le 5 juin aux présidents d'universités et aux recteurs.

Par delà les dispositions particulières envisagées par ce texte, il s'agit d'un viol de la légalité. Aucun texte réglementaire n'ayant été promulgué jusqu'à présent pour modifier le recrutement et la formation des enseignants, ce texte anticipe une réforme qui, pour l'instant, n'existe que sous forme de déclarations et de communiqués des ministres, mais n'a aucune existence juridique.

Nous refusons de contribuer, quelles qu'en soient les modalités, à l'application de la note Hetzel et à la définition des critères de délivrance des équivalences de M1 et M2.


Contacts CNFDE : cnfde at googlegroups.com
(liste de diffusion)

http://coordination-fde.org/

vendredi 5 juin 2009

Nouvelles d'ailleurs

Publié le jeudi 4 juin 2009 à 20H27

La délivrance des diplômes est bloquée à la faculté Saint-Jérôme (sciences et techniques) de l'université Marseille III, un quart des notes du second semestre étant retenu par des enseignants opposés à la réforme des université.

La direction de l'université Paul-Cézanne "met tout en oeuvre pour que ces notes soient communiquées le plus rapidement possible", a-t-elle indiqué aujourd'hui dans un communiqué. Un report de la session de rattrapage en septembre est envisagé pour les jurys bloqués.

"Les personnels en lutte sont toujours en grève administrative (rétention de notes et boycott des jurys) et sont toujours en désaccord majeur avec les réformes imposées à l'université et à l'éducation, ainsi qu'avec la méthode utilisée pour les imposer", a expliqué le comité de mobilisation de Saint-Jérôme.

La Provence

jeudi 4 juin 2009

CR 11éme CNU

11e Coordination nationale des universités

Paris 13 – Villetaneuse

La 11e Coordination nationale des Universités, qui s’est tenue le 3 juin 2009 à l’Université Paris 13, a rassemblé 31 établissements (universités et organismes) et 7 organisations (sociétés savantes, associations et syndicats). L’intervention d’une représentante de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité a permis de souligner la similitude entre les réformes qui affectent l’ensemble du service public, ainsi que la nécessité de renforcer la convergence des mobilisations.

Motion « Mastérisation »
Ignorant les oppositions fortes qui se sont exprimées depuis plusieurs mois, le gouvernement précipite son projet de réforme du recrutement et de la formation des enseignants du premier et du second degré. Se jouant de la commission de concertation Marois-Filâtre qu’il avait lui-même mise en place, il a fait adopter, dès le 28 mai, en Comité Technique Paritaire Ministériel de l’Éducation Nationale, un arsenal de décrets détaillant les dispositions transitoires et permanentes concernant les conditions de candidature aux concours et de nomination comme fonctionnaire stagiaire. Il rend caducs les travaux de la commission, en fixant de fait le calendrier des concours.

Ce nouveau manquement au processus démocratique de décision, inspiré par des stratégies cyniques, qui a entraîné les réactions indignées des syndicats, des collectifs, de la CNU, et même de la CPU et des directeurs des Écoles Normales Supérieures et des IUFM, montre que, pour cette réforme aussi, la volonté de concertation affichée par le gouvernement n’est qu’une façade.

Nous déplorons l’abstention de la FSU et du Syndicat Autonome, lors du Comité Technique Paritaire du 28 mai 2009. La CNU appelle à l’unanimité que tous les syndicats votent contre les décrets lors du Conseil Supérieur de la Fonction Publique d’État du 12 juin 2009.

Nous réaffirmons notre opposition à cette réforme qui entraîne notamment :
o l’affaiblissement de la formation disciplinaire et pédagogique des futurs enseignants ;
o la mise en danger des masters recherche dans la plupart des disciplines ;
o l’allongement d’un an de la formation non rémunérée des futurs enseignants ;
o la remise en cause du caractère national du recrutement par concours ;
o la création d’une catégorie des « reçus-collés » (étudiants qui auraient obtenu leur master mais échoué au concours), qui institutionnalisera la précarité, présageant du démantèlement du service public d’enseignement.

Nous appelons les personnels et les composantes à une réponse collective, en multipliant les points d’accord entre UFR et IUFM. Comme cette année, nous appelons à la non-remise des maquettes des masters “métiers de l’enseignement”. Forts de notre action commune, nous refusons de collaborer à cette réforme que nous jugeons néfaste pour l’avenir de l’éducation.

Motion « Statuts »
La Coordination Nationale des Universités (CNU) s’oppose à la destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche par l’instauration d’une mise en concurrence des personnels de toutes catégories et des établissements d’éducation et de recherche, préjudiciable à l’action collective au service du savoir et des étudiants.

Elle récuse la réorganisation du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, l’introduction des règles de management issues du domaine privé et de critères de rentabilité dans l’enseignement supérieur et la recherche, la précarisation systématisée des doctorants par le contrat doctoral unique, la modulation des services instituée par le décret relatif au statut des enseignants-chercheurs, l’approche quantitative de l’activité de recherche, la modulation des rémunérations et les contrats d’objectifs imposés aux personnels BIATOSS et ITA, la multiplication croissante et chronophage des procédures bureaucratiques de contrôle et de demande de financement au détriment de l’activité de tous les personnels de l’Université et des organismes. La CNU dénonce la logique qui anime l’ensemble des réformes relatives aux statuts de la Fonction publique, dans un mépris total des principes qui régissent les biens publics, comme le savoir ou la santé.

La mission humaniste de l’enseignement supérieur et de la recherche réside dans l’élaboration de la connaissance et la transmission du savoir.

Cette mission est menacée par une définition du temps de travail des enseignants-chercheurs qui ignore délibérément le temps nécessairement consacré à la culture, à la réflexion et au renouvellement des savoirs disciplinaires. Elle nécessite une indépendance effective des enseignants-chercheurs, qui doivent pouvoir développer sereinement et librement leurs activités, sans être soumis à une logique productiviste dépourvue de sens en matière d’enseignement et de recherche. Son bon accomplissement est incompatible avec la possibilité d’augmenter les charges de service au détriment de l’activité de recherche, ainsi qu’avec l’évaluation de la recherche en termes de résultats quantitatifs.

La mission de service public est incompatible avec la vision purement économiste, baptisée « culture du résultat » et imposée à l’ensemble des personnels. Elle est en opposition avec une mission de service public rendu équitablement à tous. Dans un contexte de raréfaction budgétaire et de répartition des moyens à la performance et à l’activité, la mise en concurrence des agents et des services ne peut que nuire à l’égalité d’accès au savoir sur tout le territoire et à l’intégrité des services. La CNU dénonce plus largement les réformes coordonnées par la Révision Générale des Politiques Publiques, inspirées par une rentabilité à court terme indifférente aux enjeux de société.

En conséquence, la CNU continue d’exiger le retrait de l’ensemble des réformes destructrices de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle réclame l’abrogation de la loi LRU, des décrets relatifs au statut des enseignants-chercheurs, au contrat doctoral unique, au statut des fonctionnaires publics d’État et à la rémunération à la performance, la cessation du processus d’externalisation des tâches administratives et techniques, la restitution des postes supprimés en 2009 et une création massive d’emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche publics.

Motion « Postes et Moyens »
L’annonce faite par Valérie Pécresse, le 26 mai dernier, de ne supprimer aucun emploi d’enseignant et/ou chercheur en 2010 et en 2011 dans les universités et dans les organismes de recherche ne constitue pas une réponse à la crise que traversent actuellement l’Université et la Recherche publiques, d’autant qu’elle a annoncé, à plusieurs reprises, que des postes de BIATOSS de catégorie C seraient, eux, supprimés. Par son refus de mettre en place un plan pluriannuel de création d’emplois et du fait des incertitudes qui continuent à peser sur le nouveau système d’allocation des moyens à la performance et à l’activité, le gouvernement marque sa volonté délibérée de poursuivre une politique qui vise à affaiblir l’Université, en l’appauvrissant. Il n’apporte pas plus de réponse sur la question de l’amélioration du statut étudiant, alors que les difficultés sociales et économiques constituent l’une des principales causes d’échec dans l’enseignement supérieur.

Seul un véritable engagement financier de l’État, en direction des établissements et des étudiants, est susceptible d’assurer le rattrapage des moyens alloués aux étudiants d’université, notoirement insuffisants par rapport aux autres filières de l’enseignement supérieur. De ce point de vue, la mise en place de prêts étudiants, l’augmentation des frais d’inscription ou le recours aux fonds privés, si souvent évoqués, ne sont que de fausses solutions, aussi dangereuses qu’inefficaces, qui ne feront qu’accroître les inégalités entre établissements et entre étudiants.

L’annonce du 26 mai 2009 ne met pas non plus un coup d’arrêt à la casse des organismes publics de recherche. En la matière, la communauté universitaire et scientifique s’alarme du mouvement de « désumérisation » qui affecte nombre d’unités mixtes de recherche (UMR) ; ce mouvement, qui se poursuit dans l’ombre, sans aucune transparence sur son ampleur et sur les critères de décision utilisés par l’administration, participe de l’affaiblissement du lien entre enseignement supérieur et recherche, qui a fait jusqu’à présent la force du système français. Il s’appuie sur une stratégie de division des différents acteurs de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, en promettant aux uns les dépouilles des autres. Nous savons que personne ne gagne à de tels calculs cyniques.

Notre détermination à défendre simultanément l’Université et les Organismes de recherche dans le cadre d’un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, fondé sur les principes de laïcité et d’indépendance à l’égard des pouvoirs économiques, politiques et religieux, reste entière.

Motion « Actions »
Après 17 semaines de grève dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, le gouvernement reste sourd aux revendications légitimes des personnels et des étudiants. Maniant la démagogie, les provocations, les menaces et la désinformation, il a instrumentalisé la question des examens et de la validation de l’année universitaire pour mieux occulter les revendications fondamentales de notre mouvement : la défense et le renforcement d’un véritable service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Nous avons démontré notre capacité à préserver les intérêts des étudiants d’aujourd’hui sans sacrifier les étudiants de demain.

Conscients de ces temporalités multiples et du caractère structurel des réformes qui nous sont imposées, nous sommes aujourd’hui plus déterminés que jamais à poursuivre notre combat dès maintenant et dans la durée.

Nous pouvons pour cela nous appuyer sur une conscience collective forte des enjeux, ainsi que sur des réseaux de solidarité qui se sont constitués depuis le début de notre mouvement aux échelles locales, académiques et nationales, et qui trouvent aujourd’hui des résonances au niveau européen.

Cette construction d’une identité collective, intercatégorielle et interdisciplinaire, dans nos pratiques pédagogiques et scientifiques et dans les actions et les débats de fond que nous menons, constitue de fait une salutaire réappropriation de l’Université. Elle s’élève déjà contre les logiques d’autoritarisme ministériel et de soumission aux forces économiques qui se cachent derrière la rhétorique de l’autonomie. Le mouvement continue !

La 11e CNU apporte son plein soutien à toutes les initiatives locales qui s’inscrivent dans notre combat collectif.

Par ailleurs, s’agissant de la mastérisation, elle appelle :
* la communauté universitaire à ne pas élaborer les maquettes et/ou à ne pas les faire remonter ;
* les syndicats à voter contre les décrets présentés au Conseil Supérieur de la Fonction Publique d’État du 12 juin 2009 et tous les membres de la Commission Marois-Filâtre à s’en retirer ;
* à diffuser auprès des enseignants du primaire et du secondaire une lettre ouverte, qui sera écrite par les porte-parole de la CNU.

S’agissant des statuts, elle appelle :
* à faire voter par les Conseils d’administration des établissements un engagement à ne pas mettre en place la modulation des services, les entretiens professionnels et les chaires d’excellence ; à signer la pétition ( http://www.jussieu.ras.eu.org/entretiens ) ;
* les membres du Conseil National des Universités à refuser de procéder à l’évaluation de leurs collègues dans le cadre de la modulation de service ;
* les personnels de toute catégorie à refuser de façon coordonnée tout travail supplémentaire non pris en considération, dès lors qu’il ne correspond pas à une décharge ou qu’il n’est pas rémunéré ;
* à refuser d’assurer les heures complémentaires au-delà de 192 heures équivalent TD ; à établir lors des pré-rentrées un bilan des postes manquants et de l’emploi précaire et à mener une campagne sur ce sujet ;
* à refuser les mesures régressives du nouveau contrat doctoral et à maintenir les tâches des doctorants dans les domaines exclusifs de la recherche et de l’enseignement.

Elle appelle en outre à participer à :
* la ronde infinie des obstinés de midi à minuit, organisée du 2 au 6 juin à Paris et en province.
* la Marche de tous les savoirs, à l’initiative de SLR, le 4 juin ;
* la 4e réunion de la Coordination nationale des BIATOSS et ITA et à la 4e réunion de la Coordination nationale de la Formation des Enseignants, le 6 juin ;
* une campagne de renvoi des bulletins de vote inutilisés aux candidats aux élections européennes, avec la mention « Universitaires en Colère », le 7 juin ;
* la 4e réunion de la Coordination nationale des Laboratoires en Lutte, le 9 juin ;
* la nuit des universités organisée à Paris 8 Vincennes—St-Denis, le 12 juin ;
* la manifestation unitaire à l’initiative des confédérations syndicales, le 13 juin ;
* la ronde des obstinés des 24h du Mans, le 13 juin ;
* la rencontre que la Coordination Nationale des Laboratoires en Lutte se propose d’organiser à Paris le 24 juin, à l’occasion de la tenue du Conseil d’administration du CNRS au CERN (Lausanne, Suisse) ;
* la distribution de tracts lors des épreuves du baccalauréat et lors des inscriptions des lauréats.

La Coordination Nationale des Universités invite l’ensemble de la communauté universitaire et scientifique à participer aux « Rencontres d’été de la CNU » que l’université Paris 7 organise les 27 et 28 juin 2009.

Enfin, les représentants des Universités, associations, sociétés savantes et syndicats réunis ce jour annoncent que la 12e réunion de la Coordination Nationale des Universités se tiendra le mercredi 30 septembre 2009 à l’Université Paris 8.
Autres actions envisagées
Tout en soutenant les collègues engagés dans diverses actions locales, comme les démissions des responsabilités administratives et pédagogiques, le refus de siéger dans les conseils, la rétention des notes et la non-tenue des jurys, la CNU appelle les personnels à :

- concernant la mastérisation :
o alerter les élus locaux et les inciter à prendre la défense du service public de l’enseignement ;
o sensibiliser les inspecteurs d’académie ;
o organiser des journées de discussion UFR-IUFM ;

- concernant les statuts :
o déposer des recours contre les décrets ;
o se positionner contre la modulation et les entretiens professionnels dans toutes les instances où ils peuvent siéger (Conseils de laboratoire et d’institut, Conseils d’administration, Comités Techniques Paritaires, Commissions Administratives Paritaires, Conseils d’UFR et de département…) ;
o demander tous une modulation à la baisse et à contester la décision en cas de refus, si l’établissement a mis en place des possibilités de modulation de service ;
o refuser la mise en place des entretiens professionnels au sein des établissements d’enseignement supérieur et de la recherche ;

- de façon plus générale :
o boycotter les jurys du bac ;
o boycotter la vague A des évaluations de l’AERES, en envoyant leur rapport à leur organisme de tutelle et non à l’AERES ;
o boycotter les expertises ANR et les appels d’offres ;
o exiger le report de l’examen par les Conseils d’administration du passage aux compétences élargies et à organiser des campagnes d’information préalables dans chaque établissement ; elle appelle les Conseils d’administration à refuser le passage aux compétences élargies ;
o organiser des consultations locales sur les réformes en cours et à en centraliser les résultats ;
o maintenir et développer les formes alternatives d’enseignement (cours ouverts, universités populaires…) comme forme de réappropriation des missions fondamentales de l’université ;
o demander aux présidents d’université de banaliser une demi-journée par semaine pour que la mobilisation puisse s’organiser et que puissent se tenir régulièrement des assemblées générales ;
o constituer un comité de solidarité et de veille sur la répression ;
o créer un réseau européen interuniversitaire ;
o signer la pétition « appel par anticipation à la démission de Claude Allègre de son nouveau poste de ministre »; (www.jussieu.ras.eu.org/allegre) ;
o participer aux « Quartiers d’été de l’Université » en organisant des actions à l’occasion des événements marquants de l’été (festivals, étapes du Tour de France, plages…).

mercredi 3 juin 2009

News

Il n'y a pas eu de nouvelles car je n'ai pas eu le temps de venir poster ici.

La faculté des Arts a été débloqué depuis l'Ag de Mardi.