Communiqué du matin
Depuis six semaines, l’université et la recherche sont en grève. Cinq coordinations nationales des universités, quatre coordinations étudiantes, deux coordinations de la CNFDE se sont réunies à ce jour ; les laboratoires en lutte, les docteurs non titulaires et doctorants, ainsi que les salariés de l’Education Nationale et les parents se sont également constitués en coordinations ; les IUT, les BIATOSS s’organisent en coordinations dans la semaine qui vient.
En dépit d’un mouvement sans précédent, malgré des centaines de motions, d’analyses produites depuis des mois, malgré les dizaines de milliers de manifestants rassemblés chaque semaine, les ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Education Nationale persistent à ignorer l’ensemble des revendications des enseignants, des étudiants, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques, en particulier l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la recherche. Une mascarade – l’annonce d’une année de «transition» vers la masterisation – en suit une autre – la « réécriture » du décret statutaire. La plupart des dossiers sont tout bonnement absents des discours de V. Pécresse et de X. Darcos. Comme si cette farce n'était pas suffisante, 92 députés de la majorité viennent de déposer avec le plus grand cynisme au regard de la situation actuelle un projet de loi, en continuité avec les préconisations de l’OCDE, qui entend faire porter aux seuls étudiants et à leur famille le coût du désengagement sans précédent de l'Etat de l’enseignement supérieur.
La 6e Coordination Nationale des Universités réunie à Dijon dénonce l’irresponsabilité et le cynisme des ministres dans la gestion d’une crise majeure de l’enseignement supérieur et la recherche. Ils portent seuls la responsabilité de la radicalisation du mouvement. Ils ne représentent en rien l’esprit de notre communauté. La Coordination Nationale des Universités refuse tout chantage qui enfermerait les personnels et les étudiants dans le dilemme : sauver la promotion actuelle ou sauver les promotions à venir. Elle ne peut être tenue pour responsable d’une situation que nous subissons.
Elle exige du gouvernement le retrait des réformes contestées et la mise en place urgente des conditions d’ouverture d’un véritable dialogue. Elle appelle au renforcement d’une mobilisation unitaire et à la multiplication de ses actions. Elle ouvre, aujourd’hui lundi 16 mars, à Dijon, le « printemps des universités et de la recherche » dont le premier acte aura lieu le 19 mars 2009.
Motion concernant le porte parolat de la CNU
La CNU est formée par la réunion des personnels administratifs et techniques, enseignants et chercheurs, étudiants, mandatés par les AG. Elle représente la majeure partie des universités et institutions d’enseignement supérieur public et de recherche français. La CNU est une organisation représentative du mouvement.
La CNU désigne pour la représenter une équipe de porte parole représentative, renouvelable à la coordination suivante, et lui accorde mandat impératif de communication sur la base de l’appel national constitué par l’ensemble des motions adoptées par les coordinations ayant eu lieu à ce jour. Cette délégation n’a pas mandat pour négocier. Elle réagit à l’actualité de la mobilisation, joue un rôle de facilitateur organisationnel entre deux coordinations, elle fait le lien avec l’intersyndicale. Sa mission est de porter la parole de la CNU entre les assemblées générales de celle-ci, seule expression légitime du mouvement. Les porte parole sont élus de manière paritaire parmi les mandatés de la CNU actuelle.
Motion stratégique : calendrier et actions
Nous, membres de la communauté universitaire et de recherche, assumons notre responsabilité de défense de la transmission du savoir à travers une éducation accessible à tous, une recherche menée avec passion et les tâches indispensables nécessaires à son fonctionnement. Nous défendons avec force ces valeurs, niées par les réformes que nous combattons. Nous observons en outre qu’aucune des revendications formulées dans les précédentes motions adoptées par les AG n’a été satisfaite.
La CNU attire l’attention du gouvernement sur l’inquiétude croissante des étudiants concernant l’issue de leur année universitaire. Elle les assure de sa solidarité et invitera les universités à étudier en temps utile les mesures nécessaires à une juste évaluation de leur année. Elle affirme que le gouvernement doit prendre ses responsabilités face aux étudiants, aux personnels et à notre société.
La CNU se déclare particulièrement choquée par l’attitude de mépris voire de provocation des deux ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et de l’Education Nationale. Elle condamne avec force la répression violente de manifestations pacifiques, les fermetures administratives.
La CNU soutient les enseignants du second degré qui défendent les commissions paritaires et transparentes d’affectation et de mutation dans un cadre national et solidaire. Elle apporte son soutien total aux enseignants des écoles qui luttent contre la casse de celle-ci et plu particulièrement aux enseignants entrés en « résistance ».
La CNU dénonce les manquements graves à l’éthique que constituent les mensonges répétés de X. Darcos (par exemple sur l’allongement de la formation des enseignants) et de V. Pécresse (par exemple sur les budgets). Elle demande leur démission.
Les attaques contre l'université et la recherche s'intègrent dans une politique globale contre les services publics et les conditions de vie de la population en général. Nos revendications sont les suivantes : aucun salaire en dessous de 1500€ net, un plan pluriannuel d'embauche, la fin de la précarité.
C'est pourquoi la CNU renouvelle son appel à participer massivement à la journée d'action interprofessionnelle du jeudi 19 mars. Elle appelle les secteurs en lutte et les organisations syndicales à donner une suite très rapide à cette journée.
ACTIONS PAR TYPE :
De la maternelle à l’université :
De la maternelle à l’université :
• proposition de MOTIONS
• militer et converger dans la lutte avec le secondaire et le primaire
• + convergence avec secteur public dont éducation nationale de la maternelle à l’université (déplacements écoles, collèges et lycées)
• tête de manif avec l’ensemble des personnels (protection et solidarité)
• mobilisation du personnel du second degré : évoquer le dernier statut qui garantit les libertés notamment l’affectation par concours national et mutation / création d’une motion commune
• convergence de toutes les coordinations : unité = force, unité à préserver. Dans cette perspective : appel à une journée unitaire le 24 mars.
• descente au flambeau = nuit des écoles et une nuit des universités en même temps
• travailler à la convergence avec les IUFM où la mobilisation est faible et les formateurs continuent à dispenser leurs cours
Administratif :
• envoi aux élus d’une lettre mettant Pécresse devant ses responsabilités en cas de non remise des diplômes
• occupation des rectorats
• blocage de CA
• radicalisation politique : demander aux votants de cette réforme de venir s’expliquer dans les universités
• condamnation des fermetures administratives des universités
• boycott des jurys de bac
• ne pas laisser en paix ni ministres ni recteurs : installer piquets de grève devant ces espaces stratégiques rappelant la nature des revendications
• démission des directeurs d’UFR
• tenue de la prochaine CNU à Strasbourg
• création de cahiers de doléances en vue d’Etats généraux de l’enseignement et de la recherche
• démission des personnels des fonctions administratives
• demande démission Pécresse / Darcos
• démission des directeurs d’UFR en bloc : efficacité locale prouvée
• journée nationale du blocage des universités (manifester avec un brassard : université n en grève)
• suivre l’agenda des personnalités / recteurs qui se déplacent dans les lycées pour expliquer la nature des réformes…
• revendication salariale : pas de salaire inférieur à 1500 euros nets/mois
• refus de tenir les comités de sélection
• mise en service de caisses de grève (spécialement pour faciliter la mobilisation des BIATOSS)
• mettre sous pression les exécutifs universitaires qui feront remonter au ministère que la situation in situ est devenue intenable
Médiatique :
• rassemblement alternatif devant les chaînes de télé
• acheter un en/4 dans la presse
• prise de force d’une des trois matinales des radios généralistes / Paris
• événements sportifs pour saisir l’opportunité médiatique
• manifestations en nocturne / avec instruments de musique
• lancer un ultimatum au gouvernement
Coups de poing :
• occupation de tous les lieux publics et éventuellement le medef…
• radicalisation dans la longueur avec un temps fort par semaine bien identifié
• radicalisation physique en manifestation
o feu, etc.
o manifestation à poil !
• occupation de gares (en nombre, T-shirts blancs maculés de sang + sleeping), péages d’autoroutes
• convergence actions avec membres du secteur privé
• durcissement imposé par le ministère et les forces de l’ordre, durcissement comme unique réponse : Occupation et blocage des facs (BIATOSS)
• actions deux fois par semaine / organiser des blocages de flux sur les voies de communication / occuper les établissements privés d’éducation / appeler à la grève générale
• rassemblement devant les rectorats
• tracter directement différents publics avec des textes supports différents, ciblés (par exemple : frais d’inscription ciblage étudiants ou précaires de l’éducation nationale pour collègues du secondaire…)
• défilés plusieurs fois par semaine (notamment à Paris)
2 commentaires:
bonsoir,
j'aimerai avoir des renseignements sur l'éventualité de ne pas avoir de partiels durant ce semestre. si ça devait se faire quand serions nous prévenu ? que passerait il ?
moi aussi. Surtout qu'on a tous reçu un mail du président de la fac pour dire qu'un calendrier de rattrapage devait etre mis en place. mais les profs sont ils d'accord ? peut-il les obliger ? si ce calendrier n'est pas respecté que se passera t-il ?
on est beaucoup d'étudiants à vouloir plus de précisions.
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