APPEL DES ETUDIANTS AMIENOIS
L’appel des étudiants reprend pour partie l’appel de Rennes 2
C’est l’heure.
C’est l’heure où notre société se fait de plus en plus individualiste, triste et dépressive… et à l’heure où l’on se vante d’expulser 3000 étrangers par an, à l’heure où l’on met des écolos baba-cool en prison au nom de l’antiterrorisme…et à l’heure où les médias, plus que jamais, sont les laquais du pouvoir, nous autres, appelons à la lutte. Tous ensemble : lycéens, maternelles, Guadeloupéens. Chômeurs, sans papiers, fonctionnaires. Palestiniens, Grecs, Picards. Convergeons.
La massification de l’université ne s’est pas accompagnée de l’augmentation des moyens nécessaires à sa véritable démocratisation. Les gouvernements successifs ont laissé pourrir la situation présentant aujourd’hui l’université comme la seule responsable du chômage massif des jeunes. La réponse du gouvernement a été la privatisation de l’université par la LRU : si les patrons décident des programmes universitaires, ils ne peuvent qu’être adaptés à leur besoin en terme d’emploi. Le gouvernement nous refait aujourd’hui le coup des caisses vides, alors qu’il débloque des milliards pour sauver un système qui ne profite qu’à quelques-uns, et supprime des postes pour accélérer le processus de privatisation. Afin de refaire de l’université l’instance de reproduction des élites qu’elle était avant 1968, ils mettent désormais en place un système universitaire à deux vitesses : des facs d’élite ou plutôt pour les élites et des collèges universitaires de masse ou plutôt pour la masse. C’est le sens de l’opération Campus, de la réforme de l’allocation des moyens aux universités comme de la casse du statut des enseignants chercheurs : nul besoin qu’il y ait des chercheurs dans des établissements où il n’y aura plus de recherche. Il en va de même pour le primaire et le secondaire avec la Masterisation de la formation des enseignants : les établissements scolaires seront autonomes, embauchant des contractuels sur la base de diplômes locaux. En fermant les postes ouverts aux concours et en cassant la valeur de nos diplômes, il ferme des débouchés pour des milliers d’entre nous.
Tout cela est inacceptable !
L’éducation est un droit pour tous et doit relever du service public !
Contre toutes ces attaques, les étudiants de l’UPJV revendiquent :
La tenue d’Etats Généraux de l’éducation dans son ensemble afin de proposer une véritable réforme rétablissant un service public d’éducation et d’orientation de qualité, qui abrogera les dernières réformes de l’université, dont la LRU (et tous les décrets qui en découlent)
La mise en place d’un cahier de doléances au sein de chaque université afin de cibler les problèmes les plus importants et l’orientation que devra prendre une réforme globale de l’éducation et plus spécifiquement de l’enseignement supérieur.
Un véritable plan social à destination de la jeunesse, scolarisée ou pas,
Un cadrage national des diplômes, seul à même de permettre leur reconnaissance dans les conventions collectives
Un plan pluriannuel de création de postes dans l’enseignement supérieur
Enfin, en tant qu’étudiants mais surtout citoyens en lutte, nous portons ce mot d’ordre simple et bref :
SMIC à 1500 euros, augmentation de 300 euros de tous les revenus
Baisse généralisée du temps de travail à 32 heures semaines
Allocation d’autonomie pour tous les étudiants,
Nous exprimons notre soutien à toutes les autres luttes en cours contre la politique actuelle : soutien aux EC, lycéens et autres mouvements en lutte contre la casse de l’éducation ; soutien aux sans papiers, aux grévistes de la Guadeloupe, et enfin soutien aux nombreuses luttes sociales en cours.
L’offensive libérale de marchandisation du service public doit être immédiatement arrêtée. Il est grand temps que notre gouvernement réfléchisse autrement face à la crise sans précédent que traverse notre pays. Au lieu de socialiser la misère et la souffrance, il est indispensable de construire tous ensemble une réelle alternative. C’est pourquoi nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire réunie en assemblée générale et en coordination nationale à nous rejoindre dans cette démarche, pour une réforme construite et réfléchie par les acteurs de l’éducation. Nous appelons ces mêmes acteurs à se mettre en grève avec occupation des locaux, à créer les liens avec les luttes qui s’organisent autour d’eux, à créer leurs propres médias, pour une convergence par le débat et l’action commune et pour la satisfaction des revendications.
Amiens, voté par l’assemblée générale du 4 février 2009
13 commentaires:
Étant une personne exterieur au mouvement car ni étudiant ni prof je m'interresse a votre mouvement et me demande si vous allez simplement occuper les locaux ou blocquer ses locaux. Il me semble que vous etes en greve depuis 15 jours environs et je trouve normale que la grogne monte. Courrage!
Cordialement
Pour le moment nous occupons seulement les locaux.
La majorité est en grève depuis 15jours mais pour certains comme tu peux le voir, la création du blog date de novembre donc le mouvement et la grogne a commencée depuis quelques mois, on avance et c'est le principal.
Merci pour ton soutien.
Bonjour,
Pourriez vous m'indiquer ce qui ce passe pour les étudiants grévistes qui ne vont pas en cours leurs absences sont elles réprehensibles?
Bonjour je suis etudiante en sc de l'éduc à amiens et je voudrais savoir si je risque des problemes si je fais greve cette semaine car il me semble que les étudiants ont rejoint le mouvement mais certains TD ont lieu?
Bonne journée
Tout dépend de quel pole tu es. et selon les profs que tu as.
Normalement cela ne devrait pas être un problème après tout dépend de tes profs.
rebonjour je suis du pole sud (sc de l'educ )pense tu que sa pose probleme si je fais greve demain et la semaine selon l'evolution?
bonne soirée
Juste un point de vocabulaire :
- Nous ne grognons pas, nous contestons, nous protestons, nous manifestons.
Ce terme : grogner, amplement utilisé par les média, me semble péjoratif pas son double sens :
1 émettre un grognement.
2 Faire entendre son mécontentement.
Nous ne sommes pas des cochons.
Je proteste !
Bah non je ne pense pas que ce soit un problème, mais ce n'est que mon avis perso sur la question ;)
y a bien AG demain en fac d'art??
oui AG 11h a la fac d'art
INFO : Les cours de fac de langues ont repris hier ...
INFO : Les cours ont repris hier à la fac de langues ... jespere que le mouvement ne va pas baisser d'intensité.
Le mouvement continu, après chaque prof est libre de ne pas vouloir faire grève, on ne peut pas l'en empêcher.
Cependant il faut continuer à informer les gens autour de vous pour qu'ils prennent connaissance de ce qu'il se passe.
Ensuite, chacun peut en penser ce qu'il en veut, de suivre le mouvement ou non.
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