Communiqué de la coordination locale des enseignants-chercheurs de l’UPJV
Depuis lundi 2 février, l’Université de Picardie est arrêtée. Réunis dans une mobilisation sans précédent avec les personnels de toutes les universités de France, les enseignants-chercheurs de l’UPJV demandent au gouvernement :
de retirer sa « réforme » de la formation et du recrutement des enseignants du primaire et du secondaire, qui consiste à casser le cadre national des diplômes et à renforcer l’inégalité sociale et géographique entre les étudiants (suppression d’une année de stage professionnel rémunéré, obtention au bout de cinq ans d’études d’un diplôme débouchant sur des emplois précaires) ;
de retirer son projet de décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, qui imposerait une mise en concurrence des individus et des tâches aboutissant à une perte de qualité des enseignements ;
de renoncer à sa décision de supprimer des postes statutaires et de modifier le statut des doctorants ;
de prendre des mesures pour lutter contre la précarisation du monde de l’enseignement et de la recherche.
En s’engageant dans ce combat, les enseignants-chercheurs de l’UPJV luttent pour la qualité de la formation des futurs enseignants du primaire et du secondaire, donc pour préserver l’instruction de tous les élèves. Ils s’engagent pour un enseignement supérieur et une recherche de qualité, dont l’épanouissement repose sur l’indépendance du savoir, l’émulation positive et la collégialité. Ces principes sont menacés par des « réformes » dont le but est d’imposer à l’Université la loi du marché : concurrence tous azimuts, principe de rentabilité immédiate, « culture du résultat » subordonnée à une logique de production et de sanction arbitraire.
Les modifications projetées vont vers plus d’élitisme et moins d’ambition ; au nom de l’autonomie des universités, l’offre de formation deviendrait encore plus inégale selon les régions : les « pôles d’excellence » absorberont les moyens des autres universités. L’UPJV est directement menacée par cette évolution, et avec elle tous les jeunes de Picardie dont les chances de faire des études supérieures se trouveront réduites, et les diplômes obtenus sur place, dévalorisés.
Les enseignants-chercheurs de l’UPJV s’opposent à ces « réformes » décrétées de façon unilatérale et menées au pas de course au nom d’un activisme dont le véritable objectif est de faire des économies. Il n’est pas question de défendre l’immobilisme ; le système existant n’est pas idéal et l’Université doit s’adapter aux changements de la société. Mais cela doit se faire au moyen de décisions concertées et réfléchies, qui prennent en compte la spécificité du monde universitaire, respectent le travail scientifique et visent l’intérêt des générations futures. C’est pourquoi les enseignants-chercheurs de l’UPJV demandent l’ouverture de négociations pour d’autres réformes, destinées à améliorer les formations et les conditions de la recherche et à porter une ambition « d’harmonisation » internationale dans une perspective de démocratisation. Pour promouvoir l’égalité des chances et assurer l’accès à un enseignement de qualité pour tous, pour garantir aux jeunes diplômés un niveau d’instruction élevé et la valorisation de leurs compétences sur le marché du travail, pour préserver le dynamisme de notre région, ils invitent les citoyens de Picardie à les soutenir :
Ensemble, pour vos enfants, sauvons l’université !
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