dimanche 19 avril 2009

CR Ag des Doctorants de l'UPJV

motion adoptée à l'unanimité lors de l'Assemblée générale des doctorants de l'UPJV du 14 avril 2009.



Les doctorants de l’UPJV réunis en assemblée générale ce mardi 14 avril 2009 adhèrent pleinement à la déclaration et aux revendications de la 2ème coordination nationale des doctorants et docteurs non-titulaires retranscrites ci-dessous.
De plus, l’assemblée générale condamne la politique de gestion des deux écoles doctorales de l’UPJV, essentiellement fondée sur des logiques de compétitivité et sur la volonté de satisfaire aux indicateurs de performance (pression à la réduction de la durée des thèses, accroissement des obligations de formations complémentaires inutiles etc.)
Ce faisant elles se montrent aveugles aux conditions réelles de vie, de travail et d’études des doctorants, contribuent à accroître le contrôle qui pèse sur eux et la précarité qu’ils subissent et vont à l’encontre des valeurs constitutives de l’université et de la recherche.
L’assemblée générale dénonce enfin l’absence de réelle représentation des doctorants et le manque de transparence dans l’attribution des allocations de recherche.



Déclaration de la 2nd coordination nationale des doctorant-e-s et docteur-e-s non-titulaires

Depuis plus de huit semaines, les universités et la recherche sont entrées en résistance. La
coordination nationale des doctorant-e-s et docteur-e-s non-titulaires, réunie à Lyon le lundi
30 mars 2009, s’inscrit entièrement dans cette lutte des universités et de la recherche contre
les réformes gouvernementales actuelles et affirme sa solidarité avec les autres acteurs du
mouvement. Elle soutient les motions et revendications adoptées par les différentes coordinations de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La coordination nationale des doctorant-e-s et docteur-e-s non-titulaires refuse la logique de
libéralisation du service public d’enseignement supérieur et de recherche, le pilotage de la
recherche par les intérêts privés, l’industrie et l’Etat, la mise en concurrence de tou-te-s contre
tou-te-s et la généralisation de la précarité. Elle dénonce le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne, et se déclare solidaire des mouvements étrangers en lutte contre ces logiques (Espagne, Italie, etc). Elle s’oppose donc radicalement aux logiques destructrices actuellement à l’oeuvre : l’éducation et la recherche ne sont pas des marchandises.
Cette situation de résistance nous impose une mise entre parenthèses de nos travaux doctoraux, post-doctoraux et d’enseignement. En conséquence, nous nous déclarons doctorant-e-s et docteur-e-s non-titulaires en lutte, et souhaitons faire entendre collectivement notre voix en contribuant à amplifier la mobilisation générale.
Nous exigeons l’abrogation de la LRU et du pacte pour la recherche, le retrait du projet de
décret relatif au statut des enseignement-chercheurs, le retrait du projet dit de « mastérisation
» et le retrait du contrat doctoral dit « unique ». Nous affirmons comme une nécessité absolue
la mise en place d’un véritable processus de réflexion et d’élaboration collectif sur l’avenir
des études doctorales en France, et tout particulièrement la résorption des précarités de cette
condition spécifique, avec tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche
concernées.



POSITION DE PRINCIPE SUR LE DOCTORAT

Le travail de thèse doit s’inscrire dans le cadre d’un service public. Contribuant à l’élargissement des connaissances et au dynamisme de la recherche, le doctorat est une activité professionnelle et une formation.
Une activité professionnelle dans le sens où le doctorat est une activité de production du savoir pour l’ensemble de la société. A ce titre, il ouvre droit à une rémunération via un contrat de travail précisant ses droits et devoirs. De ce fait, il permet également l’accès au système de protection sociale.
Une formation dans le sens où le doctorat constitue le grade le plus élevé des études universitaires. Il est une formation, fruit d’une activité individuelle s’intégrant dans un cadre
collectif de travail. De ce fait le doctorat est une formation qualifiante qui débouche sur un diplôme.
Pour ces raisons, le doctorant est un chercheur en formation producteur de connaissances.
Ainsi, il doit être considéré comme un salarié en formation. Cela implique notamment un
= cadre juridique, une rémunération et une reconnaissance du diplôme dans les conventions
collectives. L’ensemble constitue le statut du doctorant.




TOUT NOUVEAU STATUT DU DOCTORANT DEVRA SATISFAIRE À CES
PRINCIPES, ET AUX EXIGENCES SUIVANTES :

· un contrat de travail de droit public sans période d’essai ;

· la prise en compte du doctorant pour tous les choix le concernant ;

· pas de négociation salariale individuelle et une rémunération égale pour tous ;

· une égalité de droits entre doctorant-e-s français-e et étranger-ère-s ; inclure l’équivalent d’une « charte des thèses contraignante à caractère national », remplaçant les chartes des thèses locales, précisant les droits et devoirs du doctorant-e-s et des encadrants (directeur, unité de recherche, école doctorale, université), et instaurant des voies de recours indépendantes ;

· garantir l’accès à une formation pour tous doctorant-e-s, par un organisme public national de formation à la recherche, et à l’enseignement (type Centre Initiation Enseignement Supérieur).
· Ce statut doit être généralisé à l’ensemble des doctorant-e-s.



CONCERNANT LE FINANCEMENT

· la thèse financée doit être la norme, les thèses non-financées doivent devenir une exception ;

· nous exigeons que soit mis en place de toute urgence (dès 2009) un plan pluriannuel de financement public pour l’ensemble de la recherche avec une augmentation massive de postes statutaires et un plan pluriannuel de financement public des thèses pour augmenter leur taux de financement ;

· le maintien de la possibilité de s’inscrire en thèse sans financement jusqu’à ce que toutes les thèses soient financées dans toutes les filières ;

· la restitution des 225 allocations de recherche pour la rentrée 2009 ;

· l’instauration d’une grille de salaires pour l’ensemble des doctorant-e-s, tous financements confondus, alignée sur la grille d’ingénieur d’études de la fonction publique (PPRS inclus).



CONDITION DES DOCTORANT-E-S NON-FINANCÉ-E-S
· Lorsque cela ne relève pas d’un choix personnel, nous considérons la condition des doctorant-e-s non-financé-e-s comme inacceptable.

· Dans l’immédiat, pour les tous les doctorant-e-s non-financé-e-s, nous exigeons une exonération des frais d’inscriptions et un accès à des conditions matérielles décentes pour mener à bien leurs recherches : bureaux et ordinateurs, accès aux bibliothèques, accès au matériel de recherche, prise en charge des frais de déplacement et d’inscription pour l’accès aux colloques ou pour les enquêtes de terrain, etc.



CONDITION DES DOCTORANT-E-S VACATAIRES

Étant donnée la situation actuelle des vacataires chargés de cours de l’Université, nous
réclamons :

· le paiement mensuel des vacataires chargés de cours

· que la rémunération ne soit pas considérée comme « accessoire » ;

· un traitement identique de tous les chargés de cours, qu’ils aient plus ou moins de 28 ans ;

· la signature d’un véritable contrat en deux exemplaires entre l’Université et le vacataire.

· De plus, aux vues des difficultés des vacataires dans le mouvement actuel dans les universités où il y a eu, où il y a encore, des blocages ainsi que des journées banalisées, nous exigeons le paiement immédiat des vacataires pour les heures de cours qui auraient dû être effectuées lors de ces journées.

· Pour cela, nous appelons les vacataires et l’ensemble du mouvement à mettre la pression sur la présidence de leur université ou institut.

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